
Ma
lettre au BENIN et à l’AFRIQUE pour opérer la rupture pour notre développement : le cri du cœur du cinquantenaire

Téléchargeable sur le site web:
www.agonvalentin.com
Valentin AGON
LA RUPTURE
Edition :
Afrique-Emergence
10 BP 546 COTONOU BENIN
Site web: www.afrique-emergence.com
Dépôt legal N° 4943
Quatrième trimester 2010
ISBN: 978-99919-370-6-9
Sommaire
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Préface
du Professeur Honorat AGUESSY
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Et moi Valentin AGON, qui suis-je ?
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Quelle est mon idéologie ?
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Quels sont mes trois amis ?
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Quel est mon défi permanent ?
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Quelle est ma force ?
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Quelle est ma vision ?
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LES RUPTURES A OPERER IMMEDIATEMENT POUR NOTRE
DEVELOPPEMENT
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Rupture au niveau mental
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Rupture au niveau idéologique
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Rupture au niveau éducatif
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Rupture au niveau de la perception de l’autre
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Rupture au niveau de la perception de la
femme en Afrique
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Rupture au niveau de la perception des problèmes
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Rupture au niveau de la perception des anciens colonisateurs
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Rupture au niveau de la division des Africains
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Rupture au niveau de la perception du destin de notre Afrique
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Rupture au niveau politique
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Rupture au niveau de la politique du
désordre et de l’indiscipline
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Rupture au niveau de la politique du ventre
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Rupture avec le climat de peur et de désunion
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Rupture avec la politique dite de l’intrus
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Rupture avec la politique des trois institutions fondamentales :
l’Exécutif, le Judiciaire et le Législatif aux mains d’un seul être humain en
Afrique
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Rupture totale et profonde avec les
systèmes d’esclavage
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- Les
raisons profondes de l’esclavage
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- Les types d’esclavages à travers le temps
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-
L’esclavage individuel et de la masse : la traite négrière
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-
L’esclavage systémique : la colonisation
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L’esclavage du pouvoir étatique : la dépendance de l’indépendance
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- L’esclavage économique et financier :
la mondialisation
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- L’esclavage volontaire : la jeunesse
africaine s’offre gracieusement et volontairement aujourd’hui en esclave en
Occident
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Rupture avec l’économie trouée du
Bénin : les dix trous à boucher
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Les entrées d’argent au Bénin
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Les sorties d’argent du Bénin
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Le bilan
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Approches de solution
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Rupture avec le sous-développement
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Rupture avec le Franc CFA
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RUPTURE AVEC TOUTES
LES POLITIQUES D’AIDE ET DE DEPENDANCE
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APPEL A LA CONFERENCE NATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT DU BENIN
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MES ENGAGEMENTS POUR LE DEVELOPPEMENT
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API-BENIN
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Afrique-Emergence
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Le BENIN Industrialisé SA
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Le Collège Universitaire de Créations et d’Inventions (CUCI)
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Le Mouvement Panafricain de la Politique du Développement (MPPD)
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La Fondation le Destin de l’Afrique
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MON GRAND
REVE
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Poème : Oh
Afrique notre patrie !
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Mes différentes distinctions
reçues pour l’invention brevetée API-PALU, la solution africaine contre le
paludisme, véritable outil de développement
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Préface
L’homme d’action a lâché le
concept ;
AGON Valentin est pour la rupture.
C’est l’impératif pour l’actuelle
conjoncture.
Ce présent concept doit servir de
précepte.
Voyez la rupture épistémologique !
C’est,
en philosophie, fondamental
Dans l’évolution
de tout ce qui est mental.
C’est une
nécessité méthodologique.
Voici comment AGON Valentin
l’appréhende.
C’est dans le développement qu’il
l’installe.
Valentin l’y climatise et l’étale.
Il tient à nous sortir de la prébende.
Nous voir gémir et peiner comme
assistés,
Nous voir clopin
clopant comme des démunis,
Nous voir nous
comporter comme des êtres punis.
AGON Valentin en
est choqué, attristé.
Contre le formatage colonial
L’éminent chercheur veut la
responsabilité
Contre une certaine triste mentalité,
L’homme d’action propose un choix
génial.
On nous dresse à
la quête et à l’emprunt.
Jusqu’à quand peut se poursuivre
ce dressage ?
Comment ne pas
lancer un percutant message ?
Le développement
veut cet acte opportun.
Nous cantonner dans les matières
premières.
Vouloir que ce soit là notre spécialité,
Ne rien transformer, comme par fatalité,
C’est là une mentalité suicidaire !
S’en tenir à
consommer les produits d’autrui,
Ne consommer que ce
qu’on ne produit pas,
N’est-ce pas
organiser son propre trépas ?
La rupture doit
concerner tous les produits !
L’heure est arrivée de
s’industrialiser !
L’Afrique doit transformer ses matières,
L’Afrique doit lancer d’actuelles
filières.
Notre développement doit se
normaliser !
Dès maintenant,
changeons notre mentalité !
Finançons,
nous-mêmes, nos propres industries !
Sachons tout initier
avec maestrie !
Rompons avec
l’ordre d’irresponsabilité !
Avant tout, produisons ce que nous
consommons,
C’est ainsi que surgira un monde
responsable,
Mettant un terme à un ordre
minable !
Ensuite, consommons ce que nous
produisons.
Le monde
doit vivre d’initiatives !
Aucun groupe
humain ne doit être un poids.
C’est, pour le
développement la grande loi.
Toute l’humanité
doit être créative.

Professeur
Honorat AGUESSY
Président de CoMoPa (Conseil Mondial du
Panafricanisme)
Directeur de l’IDEE (Institut de
développement et d’Echanges Endogènes.
Ancien Directeur de la Recherche
Scientifique et Technique
Ancien Fonctionnaire International
(UNESCO/Enseignement Supérieur pour l’Afrique)
Cotonou,
le 6 octobre 2010
Chers bien aimés frères
et bien aimées sœurs, Béninoises,
Béninois, Africaines et Africains!
J’ai
le grand plaisir de vous adresser cette lettre pour opérer la rupture avec la
précarité partagée et ambiante qui nous caractérise et qui condamne nos
générations montantes et futures à mépriser notre continent pour fuir vers
ailleurs. Je vais me présenter avec ma philosophie de vie dans un premier
temps ; ensuite je vous engagerai dans la rupture avec les logiques du
sous-développement, puis je vous adresserai un appel urgent pour l’organisation
de la conférence nationale pour le développement pour enfin vous demander de
vous engager avec moi pour le développement. C’est un cri du cœur que je vous
adresse individuellement. Chaque mot a un sens et un poids particuliers dans
cette lettre, que j’espère, dopera chaque lecteur pour l’avenir radieux de
l’Afrique, le plus riche des continents mais pauvre de l’éveil de ses génies.
J’attire l’attention particulière de mes frères Béninois et sœurs Béninoises,
soyez les plus engagés pour que nous constituions l’épicentre du bouleversement
révolutionnaire qui donnera un autre visage d’ici 50 ans à notre chère Afrique.
Provoquons le séisme du développement industriel de l’Afrique. Nul ne le fera à
notre place. Posons-nous des questions : qui a gagné et qui a perdu en 500
ans d’esclavage ? Qui a gagné et qui a perdu en 60 ans de
colonisation ? Qui gagne et qui
perd depuis les indépendances ? Qui gagne et qui perd dans la
mondialisation ? Personne ne fera le Destin de l’Afrique pour nous. Si
nous n’agissons pas vite et même très vite, nous demeurerons la proie facile
aux prédateurs et sachez-le une fois de bon, aucun prédateur ne libère sa
proie, il la dévore, c’est la proie qui se lève et se libère. Et quand elle ne
peut pas individuellement, elles se mettent en groupe pour réussir d’un coup.
Nous sommes la proie des systèmes et par ricoché la proie du sous-développement,
de la pauvreté, de la précarité, de la misère, de la famine, des maladies (du
SIDA, du paludisme, etc.), des guerres fratricides, de la violence
passionnelle, etc. Arrêtons-nous vite pour nous prendre au sérieux afin
d’instaurer les meilleures conditions de vie pour nos populations et pour les
générations montantes et celles du futur. Quand
j’y pense, je pleure, je vous en supplie, levons-nous et sortons de
cette misère grandissante !
Et
moi Valentin AGON, qui suis-je ?
Béninois,
panafricain, j’ai étudié et j’étudie encore dans plusieurs domaines
du savoir et du savoir-faire :
-
La santé (pour
un doctorat du 1er degré en médecine douce option phytothérapie au
Québec Canada).
-
Le développement
(pour un doctorat en développement régional au Canada).
J’avais fait successivement une maîtrise en
pédagogie du changement social et du développement, un DESS en gestion des
entreprises, un master en géographie sociale et du développement durable, etc.
Chercheur, inventeur, j’évalue en collaboration avec l’émérite Chercheur Célestin KINNOUDO, nos
plantes médicinales pour en extraire des principes actifs pour fabriquer des
phytomédicaments. Expert en stratégie du développement, j’œuvre pour le
développement industriel du Bénin et de l’Afrique en général. Je suis un
Africain énervé pour trois raisons : la première : nous sommes
victimes de la traite négrière (l’ère d’esclavage officialisé et légalisé
pendant laquelle l’individu était rendu personne de non droit), victimes de la
colonisation (l’ère d’esclavage systémique pendant laquelle l’ensemble des
Africains et le continent entier étaient rendus peuples et zone de non droit),
victimes de la mondialisation (l’ère actuelle d’esclavage économique et
financier où l’Afrique malgré son potentiel de richesses, elle n’a ni droit ni place au milieu des G5 de
l’ONU, des G8 ou G20, eux qui décident pour le reste du monde). Nous nous
sommes réduits en de mendiants (otages des autres et de nous-mêmes) attendant
le secours de l’extérieur (démission collective et individuelle) alors que nous
dormons sur d’immenses richesses qui n’attendent que leur valorisation. La
deuxième raison est que nous nous convainquons que notre situation est notre
sort divin, notre destin voulu de Dieu et nous nous refusons de prendre notre destin en main. La
troisième raison est que nous sommes
constipés par des idéologies de toute sorte concernant le développement de
notre pays et de notre continent, nous parlons de développement et nous
ignorons de quoi il s’agit, nous ignorons que tout développement est d’abord
culturel et puis débouche sur les productions industrielles des besoins
essentiels et de produits commerciaux, nous nous trompons tous les jours. Dans
de tel contexte, un digne fils d’Afrique ne peut en être heureux, c’est
pourquoi je suis fâché, mais en tant qu’acteur, je reste combatif et déterminé
à renverser cette situation de programmation de tout un continent à rester
démuni et résigné. Mon œuvre influence le contexte de mon pays et de l‘Afrique,
l’Etat béninois, les Etats africains, les chercheurs, les inventeurs, les
entrepreneurs, les bailleurs et les consommateurs. Pourquoi j’ai décidé
d’influencer tout ce monde? Selon moi, le développement industriel répond à
l’équation : développement industriel = [contexte + Etat] (chercheurs, inventeurs,
entrepreneurs, bailleurs, consommateurs). Ma mission patriotique et politique
est le développement et c’est dans ce cadre que je m’assigne la mission
d’amener le Bénin et l’Afrique à instaurer l’ordre et la discipline dans
l’esprit de cette équation pour sortir du pétrin de la dépendance, du
sous-développement, de la précarité partagée, de la pauvreté ambiante pour que
nous nous affirmions responsables et souverains. Et c’est pourquoi j’ai adopté une idéologie contraire et
révolutionnaire.
Quelle est mon idéologie ?
Le
problème fondamental de l’Africain est qu’il est convaincu qu’il n’est rien, qu’il n’a rien et qu’il ne
peut rien en tant qu’Africain. Ce dommage et ce complexe sont inscrits dans la
conscience collective des Africains et
sont induits par la sauvagerie de la traite des Noirs et la brutalité
coloniale. Le mental africain est profondément atteint, son mental doit être
décolonisé, reformaté, déprogrammé. Et c’est pourquoi, mon idéologie se résume
en ces trois phrases : JE SUIS-J’AI- JE PEUX. Nous ne sommes pas des
sous-hommes, nous sommes les mêmes que tous les humains. Il n’y a qu’une seule
race de l’homme : la race humaine. Aucun de nous n’est plus humain que
l’autre à cause de la couleur de sa peau. D’ailleurs, aucun de nous n’a choisi
sa couleur. Personne ne doit tirer de la fierté de la couleur de sa peau, cela
n’a aucun sens. La couleur n’a absolument aucun impact sur l’intelligence. Nous
sommes les mêmes, que nul se croit inférieur. Africains, nous ne sommes pas
inférieurs aux autres. Que nul ne se croit supérieur aux autres à cause de sa
couleur, cela est non sens. Africain, Africaine, tu es aussi important (e) que
les autres et même si tu n’as rien, n’oublie jamais que tu as toujours toi-même
et avec toi-même, tu peux faire des
choses extraordinaires. Tu es ton premier moyen, tu es ta première richesse et
par-dessus tout tu es ta plus grande richesse.
Ne le sais-tu pas? Lève-toi alors de ton infériorité imaginaire, de
ta bassesse irréelle et réalise-toi, toi-même, ose et tu réussiras. Adopte mon
idéologie et réalise ton destin d’homme et de femme respecté (e). Béninoise,
Béninois, Africaine, Africain, réveille-toi de ton coma de
sous-développement et réalise ton destin
d’homme et de femme capables de réussir, ton devenir dépend absolument de toi
et de ton seul choix. Alors, réalise-toi ! Ose !
Quels sont mes trois amis ?
J’ai
trois amis : L’ESPOIR - LE COURAGE - L’AUDACE. Selon moi, l’espoir est
l’énergie du courage, et le courage est la force d’impulsion de l’audace. Mon
espoir, fondé sur ma foi inaltérable et
inébranlable, est mon appui, duquel
émane l’énergie de mon courage propulseur de mon audace. Chers frères et sœurs,
adoptez mes trois amis et vous serez capables d’ouvrir toutes les portes et de
faire tout au-delà de vos imaginations. Retenez fermement la phrase
suivante : celui ou celle qui a un rêve ne s’arrête pas en chemin, il ou
elle fonce. Je suis un exemple en cela car sur mon chemin, je ne rencontre que
des obstacles, mais je ne m’arrête jamais. Un ami devenu pasteur est venu
m’ordonner de cesser d’étudier, je ne sais au nom de quel dieu. Si j’étais
manipulable, il aurait réussi à me dévier de mon chemin. Il y a de ces
personnes totalitaires qui influencent négativement au nom de la religion la vie de nombreuses âmes faibles. Comme il a
manqué de m’influencer, il a décidé de porter ses assauts sur mon épouse. Si
j’avais obéi à son ordre imposteur, je ne serais pas celui que je suis
aujourd’hui et l’Afrique manquerait toute la substance qu’elle tire de mes œuvres.
Une chose est certaine, un homme sans principe est semblable à un bateau sans
gouvernail, il évolue au gré des vents. Levons-nous avec détermination et
fonçons pour notre développement, nous en sommes capables, je suis un modèle à
copier, croyez en vous-mêmes et lancez-vous immédiatement pour relever le défi
de notre génération, le développement par nous-mêmes.
Quel est mon défi permanent ?
Frantz Fanon a dit que
« Chaque génération doit,
dans une relative opacité, découvrir sa mission, l'accomplir ou la trahir ». Mon défi et celui de ma
génération est de réussir contre vents et marrées à développer notre pays et notre continent,
l’Afrique. Le Bénin doit s’affirmer
souverain à travers l’Afrique souveraine. Vous, Africaines et Africains, vous,
Béninoises et Béninois, notre mission est de
nous développer, nous devons sortir de
la dépendance des autres sur tous les plans, je ne prêche pas dans le
désert, nous devons accomplir cette noble mission de développement, nous ne
devons pas trahir notre mission. Chers
frères et sœurs, nous devons développer notre patrie. Vous tous Africains et
Africaines, Béninoises et Béninois, Hommes et femmes de cette génération, nous
devons être les principaux acteurs et les témoins oculaires du développement du Bénin et de l’Afrique. Soyons simplement,
à la fois, mentalement et physiquement forts.
Quelle est ma force ?
Je
vous le répète, quand on a un rêve, on ne s’arrête pas en chemin. Mon rêve pour
le développement de mon pays pour lequel BEHANZIN a sacrifié sa vie, BIO GUERA
a été décapité publiquement, SAKA YEROUMA
mort les armes à la main, me dévore au point où je me sens très très
fort à transformer mes obstacles en opportunité pour le développement du Bénin.
Ne soyons pas ingrat envers les luttes de nos aïeux sacrifiés pour notre
bonheur, soyons des fils et des filles dignes de ceux qui ont lutté pour notre
liberté. Ma force est, de n’avoir peur de rien,
de personne, de braver toutes les barrières pour avancer afin d’accomplir la
mission de ma génération : le développement de notre patrie. J’ai une
vision claire de l’avenir radieux de notre pays et de notre continent si nous
nous prenons au sérieux. Œuvrons dans cette vision pour une vie meilleure au
Bénin, en Afrique pour maintenant et pour toujours.
Quelle est ma vision ?
J’ai
un rêve, un très grand rêve : être acteur et témoin du développement
industriel du Bénin et de l’Afrique. Rien au monde ne peut m’enlever cette
vision claire et sérieuse. Rien, rien au monde ne peut éteindre le feu qui
dévore mon cœur pour ma patrie. Je dois renverser l’ordre des choses. C’est la
mission et le devoir patriotique de ma génération, c’est mon devoir et ma
mission patriotiques d’amener mon pays, la
République du Bénin et mon continent, l’Afrique à sortir de la dépendance des
autres pour réaliser notre souveraineté, nous devons nous faire respecter.
Mais, cela doit suivre une logique. La souveraineté est la finalité. Nous
devons commencer par développer le patriotisme, c’est-à-dire l’amour de notre
patrie et c’est cet amour qui nous amènera
à l’unité nationale voire continentale. Quand on s’aime, on s’unit
toujours. L’unité nous amènera à nous battre ensemble pour notre indépendance
sur tous les plans. L’indépendance nous amènera au développement. Aucun être
dépendant des autres ne se développe, c’est un axiome, c’est pourquoi le
mendiant ne se développe jamais, il a une vie précaire et s’enlise davantage.
La mendicité, la dépendance et leurs corollaires sont des obstacles au
développement réel et des facteurs d’humiliation et d’aliénation des pays
mendiants. Ce qualificatif de mendiant doit énerver chaque Africain digne.
Madame Emma BONINO, la commissaire européenne des droits de l’homme a affirmé
dans une interview dans la libération du 22 septembre 1998 page 8 : « Nous avons aujourd’hui des relations
d’aide avec des Etats (africains) qui sont des mendiants sur la scène
internationale, auxquels nous payons leurs écoles, leurs hôpitaux et leurs
infrastructures…Je pense que nous avons fait le deuil de la colonisation et du
néocolonialisme. Qu’on cesse donc de s’abriter derrière une volonté
d’indépendance qui n’est qu’une rhétorique. Il n’est pas acceptable que ceux
qui reçoivent notre aide soient uniquement des nationalistes sourcilleux
lorsqu’il s’agit des normes et valeurs universelles alors que les mêmes ne sont
nullement gênés de nous imputer leurs budgets pour l’éducation ou la
santé ». C’est l’indépendance qui développe à tout point de vue. C’est pourquoi quand nous
aurons réussi notre indépendance culturelle, sociale, politique, économique,
NOUS ATTEINDRONS UN DEGRE TRES ELEVE EN DEVELOPPEMENT. Aujourd’hui, notre dépendance aux plans
alimentaire, sanitaire, culturel, vestimentaire, sécuritaire, énergétique,
etc., est simplement honteuse et mortelle. Toute notre économie fuit vers
l’extérieur et nous en sommes majoritairement, politiquement et culturellement
inconscients, oh cette inconscience nous est fatale, mes frères et
sœurs ! Arrêtons-nous et changeons le cours de l’histoire de notre patrie.
Vous, peuples du Bénin et d’Afrique, vous devez absolument vous réveiller
maintenant car après 50 ans de dépendance sur tous les plans, nous devons nous arrêter ici et maintenant pour prendre
notre destin en main. Nous devons sortir
de l’esclavage économique, nous devons sortir de l’otage de ceux qui
discutent le pouvoir. Le développement nécessite le consensus, ce n’est point
une question d’opposants ni de mouvances. Avec ce combat de tous les jours qui
nous dévore et qui nous classe dans un camp ou dans l’autre, quel héritage
laisserons-nous à nos générations montantes et futures ? Quel Bénin
laisserons-nous ? Quelle Afrique laisserons-nous ? Mettons-nous
plutôt en compétition pour le
développement du Bénin, discutons en débats contradictoires des projets et programmes de développement. Montrons-nous
capables de mettre le peuple au travail pour que chacun travaille pour sa
dignité. Nos ennemis redoutables sont le sous-développement, la pauvreté et
leurs corollaires. Notre arme pour les vaincre est le travail dans l’unité
nationale. Unissons-nous autour des valeurs et non autour des ethnies pour
bâtir le Bénin développé. Telle est ma vision patriotique et politique que je
partage tous les jours avec vous tous mes compatriotes.
LES RUPTURES A OPERER IMMEDIATEMENT POUR NOTRE
DEVELOPPEMENT
Chers
compatriotes Béninoises et Béninois, Africaines et Africains, après vous avoir
exposé ma philosophie et mon engagement patriotique et politique, je vous
appelle à opérer immédiatement des ruptures fondamentales et vitales pour
sortir le Bénin et l’Afrique du sous- développement que nous ne méritons pas.
1- Rupture au
niveau mental
Chaque être humain est le produit de son mental.
L’homme ou la femme est le produit de son système mental. L’Africain ignore
qu’il est programmé mentalement à se considérer mineur, inférieur aux autres du
fait simplement qu’il soit africain, avec la couleur noire de sa peau, il
s’imagine incapable de tout sans l’aide des autres. J’appelle chaque Béninoise,
chaque Béninois, chaque Africaine et chaque Africain à s’auto déprogrammer
au plan mental sachant ceci : tu
n’es pas un incapable inné, tu n’es pas un condamné à être sous les autres, ton
destin n’est pas de dépendre des autres. Lève-toi et sors de ton infériorité,
de ton incapacité imaginaire pour reconquérir toi-même, pour redevenir
toi-même, pour enfin croire en toi-même. Sois toi-même, cesse d’imaginer que tu
seras l’autre, cesse de singer le Blanc,
lève-toi de ton inertie et romps avec cette personnalité aliénée et incapable. Tu
es un "anthropos" c’est-à-dire l’Homme, l’être qui regarde devant
lui, qui regarde en haut, donc qui espère et qui est différent de l’animal
(zoo) qui ne regarde qu’en bas. Tu dois regarder devant toi, ouvres tes yeux et
regarde vers l’avenir, cesse d’être myope, cesse d’être nombriliste. Cesse de
regarder que ton ventre, lève ta tête et sois dans l’avenir. L’Africain refuse
d’être dans l’avenir, il conjugue tout au présent. Non ! L’avenir
appartient à ceux qui sont capables de s’y projeter. Cesse d’aliéner ton esprit
et sors de l’otage de l’incapacité. Cesse de croire que tu n’es pas capable,
que tu ne seras pas capable. C’est faux ! Tu es capable, lève-toi de la
pensée déshumanisante des autres. Tu es capable, répète-le sans cesse à
toi-même et agis maintenant pour réaliser ton devenir merveilleux, tout dépend
de toi, de la perception que tu as de toi-même, découvre-toi toi-même avec tout
ton potentiel et lance-toi.
2- Rupture au
niveau idéologique
Si
la rupture au niveau mental est réellement opérée, la rupture au niveau
idéologique est automatique. Que l’on veuille ou non, toute vie humaine est le
reflet d’une idéologie intime à son être. L’idéologie commune des Africains est
qu’ils se conçoivent pauvres, incapables, inférieurs, en dessous de l’homme
blanc. Toute son existence est qu’il arrive à ressembler au Blanc, son idéal,
en conséquence il se méprise au point où il cherche à dépigmenter sa peau pour
en modifier la couleur. Dans son imagination, l’homme blanc est très proche de
Dieu, il est le génie conté par les ancêtres. Cette posture est simplement de
la bassesse induite par la rencontre coloniale soutenue par certaine perversion
socioculturelle et religieuse. Le progrès en matière de la science a fait du
Blanc dans l’imaginaire africain qu’il est plus proche de Dieu. Comment le
diable est-il imaginé et dessiné ? Il est toujours dessiné en noir et Dieu
dessiné en blanc. Tout cela se fait tout comme si Dieu et le diable ont une
couleur. Et comme le diable est peint en noir, cette couleur est celle de la
bassesse, celle de l’esclave. La couleur noire qui est en réalité la somme de
toutes les couleurs est perçue comme la couleur de la bassesse, la couleur des
sous-hommes. Et c’est pourquoi, en toute chose, face aux autres, l’homme noir s’imagine et s’aperçoit qu’il ne
peut s’égaler au Blanc, son subconscient lui chuchote qu’il n’est qu’un mineur.
Levons-nous et rompons définitivement avec cette idéologie de bassesse pour
nous dépasser, nous vaincre et surtout nous accorder la valeur complète de
l’être humain pour nous réaliser. Quittons ce monde imaginaire et irréel pour
nous affirmer sans ambages, en toute
chose, égaux à tous les autres.
3- Rupture au
niveau éducatif
De
l’école coloniale à celle de nos jours, il n’y a pas de grande différence. Au
temps colonial, l’éducation scolaire donnait lieu à l’enseignement général en abondance et très peu de formations
destinées aux métiers de créations. Les
métiers auxquels les gens étaient appelés étaient essentiellement ceux de
secrétaire, d’enseignant, etc. Malgré l’indépendance, nous avons continué à créer
mille collèges d’enseignement général pour très peu d’école de métiers et quels
métiers encore! J’appelle à la rupture
avec ce système d’enseignement général dans lequel les enfants évoluent
jusqu’en terminale et en réalité ils n’ont rien terminé, ils savent rien faire
en dehors de lire et écrire dans la langue des colonisateurs. D’autres vont
jusqu’à obtenir leur maîtrise qu’ils soutiennent avec brio et en réalité ils
n’ont rien maîtrisé dans le sens de création pour résoudre des problèmes de
développement local, ils se consacrent au « ZEMIDJAN » "conducteur de taxi moto". C’est
déplorable, car nos universités au Bénin déversent 15000 étudiants par an pour
un devenir incertain, ils ne sont pas capables de se créer un emploi décent,
ils ne sont pas entrepreneurs, ils sont des demandeurs d’emploi, ils sont des
chômeurs, c’est regrettable ! Nous devons rompre avec ce processus de
sous-développement, si nous ne rompons pas avec ce système pernicieux, nous
avons choisi sciemment assassiner les jeunes générations et l’avenir du Bénin
et de l’Afrique. Nous devons renverser l’ordre des choses : transformer 90% des collèges
d’enseignement général en école de métier où nous devons développer un nouveau
système éducatif pour le développement, un système capable de rendre les
apprenants curieux, créateurs et entrepreneurs. Ils doivent acquérir des
savoirs et savoir-faire en matière de transformations aux plans alimentaire,
agroalimentaire, sanitaire, vestimentaire, culturel, sécuritaire, etc. Le Bénin et l’Afrique seront alors l’espace
des génies créateurs, inventeurs et entrepreneurs. Nous devons modifier le
système éducatif en deux points stratégiques : le contenu et la méthode.
Au niveau du contenu, nous devons tenir compte de nos réalités et surtout de notre
besoin en développement. Pour plus de détail, l’éducation va conduire les
apprenants à interroger les réalités de chez nous, à interpeller nos problèmes
de développement, à chercher à savoir le pourquoi des choses afin de réfléchir
au comment résoudre tel ou tel problème. Par exemple, les abeilles constituent
une richesse sur les autres continents, mais en Afrique leur agressivité est
une limite à leur valorisation, il revient aux biologistes d’en étudier les
raisons et de penser à une sélection voire une insémination artificielle.
L’igname, le manioc, la patate douce sont des tubercules faciles à reproduire à
grande échelle pour en faire du pain, des biscuits, etc. En ce qui concerne la méthode, notre système
décourage l’enfant et surtout celui qui n’a pas encore de grande volonté. Le
redoublement, le renvoi et le faible salaire des éducateurs sont des puissants
obstacles à une bonne éducation en Afrique. Quand nous obtenons 35% de réussite
au Bac, nous croyons avoir de bon résultat, ce n’est pas vrai. Je propose que
tout examen soit comparé à la montée sur un arbre à dix branches, le but est de
monter jusqu’à toucher la dixième branche. Ceux qui vont monter jusqu’à un
niveau et ne pourront pas aller plus loin doivent reprendre la montée à partir
de la branche au niveau de laquelle ils sont essoufflés, ils ne doivent pas
descendre pour recommencer à zéro. Mais c’est justement ce que nous faisons
avec notre système éducatif actuel : tous ceux qui n’ont pas obtenu la
moyenne indiquée pour réussir à l’examen sont renvoyés à l’année suivante.
Nombreux abandonnent et on dirait que les enseignants en sont insensibles. Pour
contourner cet aspect négatif du système éducatif, les élèves des terminales
ont choisi une stratégie avec la complicité de leurs parents pour faire une
deuxième inscription dans un autre pays de la sous région afin de tenter deux
fois le Bac la même année. Mais curieusement, nos Etats ont étouffé cette
stratégie en programmant le Bac au même jour dans la sous région. Sincèrement
nous ne savons pas où nous allons. Nos Etats empêchent alors le progrès de nos
enfants, ils nous ont pris en otage.
Nous devons revoir le système éducatif et permettre plusieurs fois le même
examen dans la même année pour favoriser la réussite de l’ensemble des élèves, nous ne devons avoir aucun qui redouble.
Mais comment faire ? Nous ferons les examens en mai, ceux qui ont échoué
auront deux mois avec leurs professeurs pour réviser les matières dans
lesquelles ils ont échoué et ils ne reprendront l’examen que dans ces matières
deux mois après (fin juillet). Ceux qui auront échoué dans cette deuxième
session reprendront l’examen un mois après (en fin août ou mi-septembre), la
dernière vague devra passer une dernière session à la fin du premier mois de la
rentrée ou un peu avant, ils doivent commencer la classe supérieure avec leurs
camarades. Ceux qui auront échoué à cette dernière session rencontreront un
psychologue qui doit chercher à savoir pourquoi un tel blocage. Révolutionnons notre
système éducatif pour une véritable révolution culturelle, préalable à toute
révolution industrielle. Nous le pouvons, levons-nous et agissons et notre pays
le Bénin sera développé en moins d’un quart de siècle. OSONS INVENTER
NOTRE DEVENIR!
4- Rupture au niveau de la perception de
l’autre
Qui
est l’autre ? On dit généralement que l’altérité fait peur. Mais l’autre
n’est-il pas notre frère, notre sœur ? Dans notre contexte, l’autre est
appelé l’étranger et il est perçu parfois comme un problème pour soi. Non,
au-delà de la fraternité, l’autre n’est pas notre problème. Rompons avec cette
perception négative de l’autre. En réalité, l’autre est ou sera
certainement tôt ou tard une opportunité
pour nous. Considère l’autre et tu verras qu’un jour, il ou elle sera ton aide dans une situation. L’autre est une
opportunité et non un problème, non plus un obstacle. Ouvrons nos yeux
autrement et considérons l’autre comme notre aide, notre future opportunité.
Même si l’autre est un problème, notre capacité à le percevoir autrement
l’influence et l’amènera à se transformer pour
devenir notre opportunité. Et c’est réciproque. Osons et nous verrons les
résultats encourageants.
5- Rupture au
niveau de la perception de la femme en Afrique
L’autre
problème, en Afrique comme au Bénin, est la perception que nous avons de la
femme. Nous considérons la femme comme un être incapable inné. Nous nous
trompons. En réalité, la femme a plus d’attitude pour réussir en toute chose et
partout, nos Rois d’Abomey le savaient, c’est pourquoi le corps d’armée des Amazones
du Dahomey était destiné à aller au cœur du combat, le colonel DODDS en savait
quelque chose. Nous devons donner confiance aux femmes et les valoriser
efficacement. La femme détient des capacités extraordinaires, c’est un
potentiel négligé malheureusement en Afrique. Valorisons la femme, et nous
serons surpris du progrès extraordinaire que nous ferons. Elles sont égales à
nous les hommes, en toute chose, changeons de perception et nous serons étonnés
du rôle positif de la femme dans notre développement. Pour preuve, c’est grâce à trois femmes que je suis celui que je
suis : ma chère mère qui s’est donnée tous les sacrifices pour ma réussite
socioculturelle et scolaire ; ma
bienfaisante tutrice Elisabeth Streng qui m’a toujours compris et soutenu ; puis ma
chère épouse sans laquelle je ne pouvais faire des études dans des universités
isolées de l’Afrique. La femme détient une puissance que nous sous-estimons.
Rompons avec cette perception pour hâter notre développement. Si nous
développons la femme, nous serons développés à une grande vitesse.
6- Rupture au
niveau de
la perception
des problèmes
L’Africain
ou le Béninois ne perçoit et ne conçoit les problèmes qu’en tant que des
obstacles. Rompons avec cette vision des problèmes. Chaque problème est une
opportunité, une belle occasion qui t’appelle à te dépasser pour grandir. En
réalité, les problèmes sont bienvenus. Chaque épisode de problèmes est un
facteur de progrès et de croissance de la confiance en soi. Le temps du
problème est difficile à traverser, le problème fait mal et semble ronger
l’âme, mais en toute sincérité, c’est celui qui a rencontré plus de problèmes
qui devient un être accompli, un être fort, mentalement fort, déterminé,
courageux, endurant, audacieux et surtout inventeur. L’invention est toujours
la solution que quelqu’un a trouvée à un
problème. Quand on fait face à un problème, on est en territoire d’invention,
les fonctions inventives, c’est-à-dire créatives, s’activent chez celui qui aime se dépasser,
prendre de la hauteur face aux obstacles. Pour inventer, ne cherchez pas loin,
regardez au-delà de la vision commune tout ce qui pose problème autour de vous.
Tout être humain est un génie, mais peu de gens profitent du potentiel qu’ils
détiennent, ceux-là voient toujours les problèmes comme venant pour leur causer
des échecs, ils oublient que même l’échec est le solide lit de la réussite avec
couronne. C’est celui qui a traversé le cœur du combat qui mérite un
grade : la couronne, les honneurs. Le problème est le facteur par
excellence du développement de l’homme, il développe de bonnes attitudes en
nous. Aucun problème quel qu’il soit n’arrive pour te détruire, au contraire
c’est pour te construire, pour te rendre plus fort dans cette vie où chaque
jour est un combat. Cessons de nous lamenter sur nos problèmes, prenons avec un
vaillant cœur toute situation complexe et transformons tout problème en
opportunité pour notre développement. Le monde s’améliore par la résolution des
problèmes. Prenons donc de la hauteur en toute chose. Soyons résilients c’est-à-dire
capables de rebondir plus fort après un choc ou une difficulté extrême. Les
nombreux problèmes du Bénin et de l’Afrique sont en réalité les véritables
facteurs propulseurs de notre développement. Soyons capables de trouver des
solutions à nos problèmes et notre développement ne sera qu’un fait de
l’histoire d’ici 25 ans. Nous en sommes capables chers frères et sœurs, OSONS
TRANSFORMER NOS PROBLEMES EN OPPORTUNITES ET NOUS PROGRESSERONS D’UN PAS DE GEANT. Nous étonnerons le monde, si nous ne le faisons
pas, nous donnons l’occasion au reste du monde de continuer à penser que
l’Afrique est le continent des moins intelligents, le continent des incapables,
le continent des non inventeurs, le continent des consommateurs. Non, je vous
l’affirme avec force et véhémence que nous sommes des leaders créateurs,
levons-nous et osons !
7- Rupture au
niveau de
la perception
des anciens colonisateurs
Personne
n’a jamais oublié la brutalité de l’envahissement de l’Afrique, mais soyons
résilients et transformons les colonisateurs en opportunité de progrès,
profitons de cette proximité pour acquérir des savoir-faire technologiques pour
vite progresser. Cessons de voir les anciens colonisateurs comme nos problèmes
ou nos obstacles, ils sont nos opportunités, prenons de la hauteur et avançons,
le moment n’est ni à la distraction, ni à l’inimitié, mais nous devons nous
consacrer à vider de nous-mêmes les entraves érigées par les colonisateurs et
nous-mêmes. Une
chose est certaine : les anciens colonisateurs ne sont et ne seront jamais
nos sauveurs, notre destin ne dépend et ne dépendra absolument que de nous. Que
notre engagement volontaire pour notre développement transcende nos
mécontentements du passé colonial. Que les colonisateurs ne soient perçus ni
comme des sauveurs ni comme des ennemis !
8- Rupture au
niveau de la division des Africains
Pendant
trois mois les colonisateurs s’étaient réunis à Berlin pour diviser l’Afrique
en 1885 et ils s’étaient fixé 15 ans pour conquérir toute l’Afrique,
c’est-à-dire finir la conquête avant le 1er janvier 1900. Vers les
années 1960, l’Afrique s’était soulevée pour devenir indépendante en partie.
Mais jusqu’à ce jour, les Africains sont restés cloisonnés dans ces frontières
imaginaires, arbitraires, fictives, virtuelles et ils s’y complaisent et les
défendent jusqu’à faire couler du sang, affirmant par là notre immaturité
évidente aux plans patriotique, intellectuel, politique, géopolitique,
stratégique. Ce qui est étonnant est que pendant que des grands ensembles se
forment pour contrôler le monde aux plans géopolitique et géostratégique,
l’Afrique s’évertue à rester bien divisée pour mieux prêter le flanc aux autres
de nous tailler en pièces. C’est déplorable ! Je vous déclare mes frères
et sœurs, que la MATURITE DES AFRICAINS SE PROUVERA PAR NOTRE REFUS ET NOTRE
SORTIE DES LIMITES COLONIALES FAITES SANS NOUS ET CONTRE NOUS. C’est quand nous
sauterons ces virtuelles et coloniales limites que nous honorerons nos
vaillants défenseurs et nos héros tombés
pendant les guerres coloniales. Soyons enfin matures et intelligents. Rompons
avec les divisions en Afrique pour retrouver notre originalité, pour nous
affirmer. Sortons de l’otage des frontières coloniales et humiliantes pour nous
embrasser et nous unir et là nous serons véritablement victorieux et dignement
Africains. Tant que nous en sommes incapables nous sommes des immatures, des
incapables, ingrats envers nos héros, ingrats envers Dieu qui nous a donné des terres pleines de richesses et surtout nous
serons des fils et filles indignes de
l’Afrique.
9- Rupture au
niveau de la perception du destin de notre Afrique
Les
Africains sont en majorité des afro pessimistes, l’Afrique a malheureusement
des filles et des fils qui n’ont pas foi en eux-mêmes et qui projettent cette
image négative sur l’Afrique entière. Pour la majorité des filles et des fils
de l’Afrique, notre destin est d’être sous les ordres financiers, politiques,
etc. des autres, notre destin est de dépendre des autres, notre destin est
d’être rien sans les autres, notre destin est d’être ce que les autres veulent,
notre destin est d’être un continent que Dieu a prévu à être pauvre, dépendant,
misérable, malade, mineur, incapable de faire des inventions, incapable de se
prendre en charge, incapable de traiter
d’égal à égal avec les autres, sous-développé, obéissant aux ordres des autres.
Il y a même en Afrique des prétendus pasteurs qui avec un biblicisme dénué de
tout fondement réel affirment que le fils maudit de Noé est l’ancêtre de
l’Afrique. L’Afrique vit alors une malédiction et devrait l’accepter selon ces
"prêchards" de la démission et de la résignation. Ces êtres
compétents pour la promotion du sous-développement et de la minorisation de
l’Africain sont nombreux et malheureusement très écoutés par des Africains
avides des messages du désespoir car l’incertitude de l’avenir les a
entièrement gagnés. Non, le destin de l’Afrique est qu’elle soit réunifiée pour
devenir la prochaine puissance du monde, nous avons tout pour prendre la plus
grande place dans le monde. Notre destin est que notre continent soit développé
pour être souverain. Nous ne méritons pas le sous-développement qui nous
caractérise. Etant dépositaires de toutes les grandes richesses du monde, nous
sommes les plus pauvres du monde, les plus malades, les grands nécessiteux, les
mendiants, les miséreux, les affamés, c’est déplorable ! Notre destin
n’est pas cela, levons-nous et rompons avec cette négation de la vie pour
renverser l’ordre des choses, pour inverser le cours de l’histoire, faisons
autrement notre histoire, nous en sommes capables. Faisons de notre continent
une nation respectée et enviée.
10- Rupture au niveau politique
Quand
on parle de politique au Bénin, c’est ce qui choque les Béninois.
Pourquoi ? Dans la politique politicienne du Bénin, les acteurs politiques
se considèrent comme des ennemis réciproques à abattre. En politique, les
acteurs ne sont pas des ennemis, ils sont plutôt des adversaires. L’ennemi est
celui qu’on doit tuer car entre ennemis c’est la mort qui est absolument visée.
L’adversaire est celui qu’on doit vaincre car entre adversaires c’est la
victoire qui est visée et ils s’embrassent à la fin du combat car ils ne sont
pas des ennemis. Au Bénin, malheureusement les acteurs politiques sont en train
de transformer le jeu politique en un combat de gladiateurs, nous devons rompre
avec la politique de voir l’autre comme ennemi à abattre. En réalité, l’enjeu
de la politique est uniquement le développement de notre maison commune le
Bénin. La nation est à nous tous, elle n’appartient pas à quelqu’un plus qu’un
autre. Béninoises et Béninois, Africaines et Africains, rompons avec toute
forme de politique visant l’autre comme un ennemi à abattre, nous sommes tous
des adversaires pour la même cause, le développement de notre chère nation le
Bénin. Que cesse alors tout acte ciblant qui que ce soit comme ennemi. Soyons
des grands hommes. Soyons des grandes dames. Respectons-nous réciproquement
pour qu’ensemble nous sortions notre pays et notre continent de la précarité
ambiante. Nous ne méritons pas cette vie précaire dans laquelle la majorité des
nôtres vit tous les jours. Prenons-nous au sérieux et soyons des majeurs !
Soyons des gens accomplis capables des œuvres de fierté plébiscitant notre
patrie vers sa souveraineté. Chers frères et sœurs, nous en sommes capable
!
11- Rupture au
niveau de la politique du désordre et de l’indiscipline
Deux
facteurs ont favorisé le développement des pays avancés : l’ordre et la
discipline. Deux facteurs retiennent l’Afrique et le Bénin dans le
sous-développement : le désordre et l’indiscipline. Quand un pays se prend
au sérieux, on le constate à deux niveaux : sa capacité d’organisation et
de respect des règles qu’il établit. Mais quand dans un pays, tout est permis,
le résultat est le désordre et la suite est claire : l’enlisement dans le
sous-développement. Prenons-nous au sérieux et rompons avec le désordre qui
nous caractérise et réorganisons-nous très vite au Bénin pour lancer
unanimement notre développement. Etablissons des règles et respectons-les et nous
progresserons à coup sûr. Que désormais l’ordre et la discipline nous
caractérisent en toute chose au Bénin comme partout en Afrique.
12- Rupture au
niveau de la politique du ventre
L’être
humain est dirigé par quatre différents centres en lui. Dès la naissance d’un
enfant, c’est son ventre qui prend la direction de sa vie, vivre pour l’enfant
c’est manger. Il réclame, il pleure, juste pour manger, il doit manger, il
n’écoute que son ventre. Mais à l’âge de l’adolescent c’est son bas ventre qui
l’influence, il veut découvrir son potentiel sexuel et celui du sexe opposé,
les parents le calment, on lui prodigue toute sorte de conseils, mais le bas
ventre le domine. Il se pense immortel, capable de faire des expériences jamais
vues. Mais vers l’âge de 18 ou 20 ans son cœur prend la direction de sa vie, il
éprouve des sentiments forts, il ou elle veut donner son cœur à son bien-aimé
ou sa bien-aimée, l’essentiel pour lui ou pour elle, c’est d’aimer et d’être
aimé (e). Suite à quelques expériences, le jeune homme ou la jeune fille se
résout à mieux réfléchir, la tête prend la direction, la raison influence sa
vie. En réalité pour mieux réussir sa vie ou le développement de son pays le
citoyen lambda ou le politicien patriote doit être dirigé par la raison et le
cœur en parfaite cohésion. Quand ce n’est que la tête, tout est carré et la
devise est que « ça case ou ça passe » et si c’est seulement le cœur
qui dirige, c’est l’émotion, la passion qui domine toute chose et finalement on
aboutit à la démission généralisée et l’échec. En Afrique comme au Bénin, nous
devons rompre avec toute politique de ventre, les adultes ne doivent pas
s’infantiliser, quand le ventre dirige, c’est l’intérêt qui commande toute
chose, qu’est-ce que je gagne si non ça ne passe ici, je dois manger, les
citoyens deviennent des apatrides, ils mangent le pays, ils le dévorent.
Arrêtons-nous, cessons de nous infantiliser, nous n’avons besoin ni de cuillère
ni de louche pour le développement de notre nation. Nous avons besoin de nous
donner sincèrement et activement à notre cher et beau pays pour son
développement. LA RAISON ET LE CŒUR doivent être à la direction du pays. Le
centre de direction qui doit nous dominer doit se situer entre la tête et le
cœur et non entre le ventre et le bas ventre.
13- Rupture avec le
climat de peur et de désunion
En
cette année 2010, le Bénin vit dans la peur et la division de ses fils. Chacun
se demande où allons-nous ? Arrêtons-nous ! A qui appartient le
Bénin ? A toi mon frère, à toi ma sœur, à moi aussi, le Bénin est notre pays,
ne le déchirons pas. Les Ivoiriens ont déchiré la Côte d’ivoire en quelques
jours, ils continuent de souffrir des séquelles une décennie après. Réalisons
enfin le contenu de notre hymne nationale. Moi,
je nous invite à une nouvelle conférence pour le développement et nous allons
nous asseoir autour de la même table pour discuter du développement du Bénin
afin de produire le Schéma Directeur du Développement du Bénin (SDDB) qui sera
intégré à notre constitution. Tout candidat à la présidentielle doit inscrire
son projet de société dans ce programme global de développement du Bénin et
chacun peut juger un président à partir des réalisations d’une partie du SDDB.
Le bon sens doit nous amener en urgence à ce consensus national. N’attendons
pas que ça casse d’abord, tirons leçon d’ailleurs. C’est le bon moment de
réussir une telle prouesse et nous serons le centre de référence pour le
développement en Afrique. Tous les pays africains pourront le recopier et nous
allons hâter notre développement. Pour construire la maison du père, les fils
n’ont pas besoin de s’opposer en « mouvanciers » et opposants, la
maison sera cassée, ils doivent se mettre ensemble pour construire. Ne cassons
pas la maison !
14- Rupture avec la
politique dite de l’intrus
Il semble qu’au Bénin
il y a des spécialistes de la politique d’un côté et de l’autre, il y a des
amateurs de la politique, il y a aussi ceux qui sont génétiquement politiques
et d’autres qui deviennent politiques par hasard, il y a aussi des expérimentés
et des non expérimentés en politique. En Afrique comme au Bénin, l’arène
politique est désignée comme une maison dont les étrangers sont appelés des
intrus par ceux de la maison. Mais en réalité, avons-nous besoin d’un gène
biologicopolitique, ou d’être habitant d’une arène, etc. ? Pour le
développement du Bénin et de l’Afrique, de qui avons-nous besoin et pour quelle
utilité ? Arrêtons-nous un instant et répondons à cette double question.
Au Bénin, nous avons besoin de chaque citoyen capable de quelque chose pour sa
nation. Et pour réussir le développement national, nous avons besoin non d’un
sauveur messianique mais des hommes et des femmes capables de mettre le Bénin au travail, capables d’instaurer l’ordre et la discipline pour tous sans
distinction, capables de changer le système
de gestion du pays, capables de
rendre le système éducatif producteur de cadres
curieux-créateurs-entrepreneurs, capables
d’unir les citoyens et les citoyennes autour des valeurs de patriotisme, de
solidarité organique et non de solidarité mécanique, capables de rompre avec toute forme de politique de ventre et de
politique ethnocentrique, capables
d’interpeler les pesanteurs socioculturelles qui handicapent le développement, capables de semer le Bénin
d’entreprises de transformation de nos ressources, capables de promouvoir les produits de chez nous, capables de transformer nos différences
en atouts, capables de transformer
nos problèmes en opportunités, capables
d’intégrer le Bénin à l’Afrique, capables
de faire respecter le Bénin au plan international, capables de mettre nos terres en valeur, capables de mettre en valeur la vallée de l’Ouémé, nos vallées, capables de création de synergie entre
l’Etat, les chercheurs, les inventeurs, les entrepreneurs, les bailleurs et les
consommateurs, capables de vendre
les valeurs locales partout au monde, capables
de ressusciter l’économie du palmier à huile, capables de ressusciter l’économie de l’arachide, etc., capables
d’honorer nos paysans qui nous nourrissent, capables de rendre l’homme et la femme égaux à tous égards, capables de compétences
interculturelles, capables de créer
de pont sur les différences pour unir les Béninoises et les Béninois pour le
développement du Bénin. Notre pays, le Bénin, n’a besoin que des femmes et des
hommes de cette trempe et nul ne sera de trop, nul ne sera un intrus. Nous
avons besoin de gestionnaires compétents
et intelligents en politique de développement et non en politique politicienne.
Nul ne sera considéré comme intrus. En réalité, dans le corps humain, chaque
partie est utile, aucune partie n’est inutile à moins qu’elle soit cancéreuse.
Et il ne revient pas à chaque partie d’inventer son utilité, c’est la tête qui
commande et rend utile chaque membre du corps. La tête, c’est l’Etat et c’est
pourquoi il nous faut des gestionnaires intelligents et compétents pour mettre
le Bénin ensemble et au travail et tout cela avec rigueur de l’ordre et de la
discipline. Pour finir, je veux vous rendre conscients de trois choses :
- la première :
pour gagner de gros salaire ou s’enrichir, ce n’est pas en politique qu’il faut
aller, il faut plutôt créer une
entreprise pour répondre qualitativement et quantitativement aux besoins des
Béninois et des Africains ou même d’ailleurs. Ton entreprise pourra te payer
plus de dix fois le salaire d’un homme politique. Ne le sais-tu pas ?
- la deuxième : on va en politique pour
trois raisons distinctes : soit par amour de sa patrie ou soit pour gagner de l’argent ou soit pour
avoir l’honneur et la gloire. Quand on y va par patriotisme c’est-à-dire par
amour pour sa patrie, on a fait le bon choix et tout le reste peut suivre. Mais
quand on y va pour l’argent ou la gloire, le résultat est connu de nous tous,
on est apatride et patricophage.
- la troisième
chose est une question : l’Etat gère quel argent et d’où
vient-il ? L’Etat gère les taxes fiscales, des taxes douanières, des
crédits, des subventions, etc. Les deux derniers ne me préoccupent pas dans
cette lettre, mais l’impôt et les taxes douanières proviennent d’où ? Je
tiens à souligner que mes enquêtes au Bénin me révèlent que la majorité des
Béninois donne de réponse injuste à cette question, les gens pensent que, comme
l’Etat prélève en grande partie ces taxes sur des commerces des importateurs
(et le plus souvent la plupart des grand importateurs au Bénin sont des
étrangers), ces grosses sommes d’argent proviennent de l’extérieur. Vous vous
êtes trompés ! Quand un importateur achète à l’extérieur un container de
marchandises à cent millions, il peut payer pour le transport jusqu’au Bénin un
à deux millions, il dédouane sa marchandise à son arrivée à la frontière du
Bénin (port, aéroport, etc.) et là il paye selon le produit 49 millions
environ, il peut payer des taxes fiscales que nous supposons à 20 millions
environ, ses propres charges courantes (salaires, IPTS, VPS, publicité, etc.)
pour vendre ses marchandises, peuvent aller à 5
millions et plus, il cherchera son bénéfice autour de 15% minimum donc 15
millions. Au total, les marchandises achetées à cent millions valent deux cent
millions environ lorsqu’elles sont vendues aux consommateurs. C’est le
consommateur, l’acheteur de la marchandise en détail qui paye tout, mais à qui ?
Prioritairement aux fabricants étrangers, ensuite à l’Etat et enfin à
l’importateur. Les importations, quelques soient les taxes qu’elles génèrent à
l’Etat, précarisent l’économie nationale. Et c’est pourquoi, je déduis que
l’économie du Bénin est une économie trouée de laquelle tout s’écoule vers ailleurs
parce que nous ne produisons pas à l’intérieur nos besoins. Chaque fois que vous avez un produit dans
vos mains, regardez bien là où il est fabriqué, c’est là où vous avez envoyé
votre argent. Les intermédiaires que sont l’Etat et les importateurs
gagnent quoi et de quel lieu? Ils n’ont fait que prélever l’argent des
citoyens et si les importateurs sont des étrangers tout est perdu à jamais.
Vous n’avez pas besoin de faire de grandes écoles d’économie pour comprendre.
Quelle solution pour ce problème ? « Produisons ce que nous consommons et consommons ce que nous produisons »,
ces propos de SANKARA résonneront pour toujours dans
la tête des Africains. Obéissons à l’ordre de SANKARA et notre économie sera
dopée et bombée.
Maintenant conscients
de ces trois choses fondamentales, nous devons opérer un choix d’hommes et de
femmes capables et intelligents pour boucher les trous de notre économie. Il
n’est donc pas question d’intrus, de non intrus, de savants en politique,
d’anciens politiciens, de nouveaux politiciens ou de connaisseurs de la maison.
Quoi ? La maison c’est le Bénin, nous le connaissons tous bien. Mes frères
et sœurs, notre maison, le Bénin vacille, tangue, unissons-nous autour des
valeurs pour le développer. Nous pouvons le développer, nous devons le
développer, ensemble c’est sûr !
15- Rupture avec la
politique des trois institutions fondamentales : l’Exécutif, le Judiciaire
et le Législatif aux mains d’un seul être humain en Afrique
Obama disait à Accra
que l’Afrique n’a pas besoin d’homme fort mais d’institutions fortes, mais ce
que j’ajoute est qu’en réalité les pays africains souffrent simplement parce
qu’ils ont à leur tête des dieux car comment comprendre qu’un seul être humain
puisse avoir autant de pouvoir c’est-à-dire contrôler l’Exécutif, le Judiciaire
et le Législatif (et même parfois les médias, le quatrième pouvoir), il serait
un surhomme ! Les trois pouvoirs doivent être
absolument séparés et très bien séparés, car c’est gravissime et absolument
dangereux qu’ils soient tous détenus par un seul Président. Quand quelqu’un a
tous les pouvoirs c’est-à-dire un pouvoir absolu, il peut arriver qu’il soit
absolument fou de son pouvoir car il est dieu et doit le manifester. L’Etat
existe si et seulement si les trois pouvoirs sont séparés et ne sont jamais
influencés par un seul homme. En Afrique, nous devons apprendre encore que la
monarchie est différente de la République car si les trois pouvoirs sont réunis
dans une seule main, on est dans une nation qui
serait à la fois une République et
paradoxalement une Monarchique, ce qui
est absolument une contradiction flagrante. L’homme est un être avide de
pouvoir et quand on lui donne l’opportunité d’avoir tous les pouvoirs, le
caractère qu’il développe inconsciemment ou sciemment est qu’il singe Dieu
oubliant que Dieu est le seul qui maîtrise à la fois le passé, le présent et le
futur, Il prédéfinit et réalise le futur. L’homme, même le plus doué, est
limité, il ne doit jamais singer Dieu, il est très fragile, il est moins qu’un
vermisseau devant l’infinie grandeur de DIEU. Quand il y a une confusion des
pouvoirs, elle se généralise à tous les niveaux. Il y a quelques années, un
président africain disait : vous cherchez l’Etat, n’allez pas loin,
l’Etat, c’est moi. Ce n’est qu’en Afrique qu’on peut entendre ces genres de
propos et c’est pourquoi le désordre nous caractérise. L’ETAT existe si et
seulement si les trois pouvoirs sont
très bien séparés et sont libres d’action dans les limites de la constitution
nationale. Par exemple, la pierre angulaire de l’édifice politique des USA est
la séparation des trois pouvoirs, les décisions de la cour suprême sont sans
recours. Si jamais les USA trichent avec ce principe fondamental et vital de
leur existence, cette grande puissance va s’écrouler comme un château de carte.
Mais cela n’arrivera pas car ils se sont imposé l’ordre et la discipline.
Pourquoi pas nous, les Africains ? Notre désordre à ce niveau perturbe la
paix en Afrique, le développement est et
sera le fruit de l’ordre et de la discipline dans un contexte de paix. Rompons
avec la confusion des pouvoirs pour bien organiser et développer nos pays.
16- Rupture totale et profonde avec les
systèmes d’esclavage
Nous
avons énoncé un peu plus haut qu’il y a plusieurs types d’esclavage. C’est
l’occasion pour nous d’en détailler et d’appeler l’Afrique à s’en sortir
complètement. Les Africains ont été des esclaves, mais le sont-ils
encore ?
Répondre
à cette question nous amène à chercher les raisons profondes de l’esclavage
dans le passé et les types d’esclavage à travers le temps. Nous appellerons les
Africains à se libérer de toute forme d’esclavage.
i-
Les raisons profondes de l’esclavage
L’esclavage partout au
monde sert à profiter des forces humaines illégalement et inhumainement
acquises à un coût donné pour en tirer
suffisamment d’avantages jusqu’à l’épuisement et la mort des sujets esclaves.
L’âne ou le cheval, le moyen de locomotion de l’homme bien que dominé par son
propriétaire semble lui procurer le bonheur de locomotion avec plaisir, quand
il n’en peut plus ou il n’en veut plus, il s’y oppose farouchement. Le propriétaire
le comprend et le laisse reprendre ses souffles : il n’est pas son esclave.
Quant à l’esclave humain chez son propriétaire, il a moins de respect et de
valeur que le chien du propriétaire. Il peut travailler jusqu’à mourir. S’il
est malade, il peut en mourir. La preuve, pendant les transports des esclaves
vers les territoires américains, les faibles et les malades étaient jetés à la
mer. Ils étaient considérés des êtres sans valeur. Nombreux mourraient dans les
plantations de canne à sucre. Ils étaient des machines à souffle humain. Les
endurants qui survivaient aux atrocités étaient appelés les nègres bosseurs.
L’esclavage était le plus grand et le pire crime contre l’humanité commis sur notre terre commune.
Chaque fois que l’être
humain recourt à l’esclavage, c’est pour toujours tirer grand profit des autres
êtres humains qu’ils transforment en sous-hommes et en machines de production
des biens de valeur pour lui. L’esclavage en milieu africain a permis à
certains royaumes de développer des structures architecturales énormes et
extraordinaires, de faire des productions agricoles à grande échelle, de
construire des routes à travers de grandes forêts, etc. Mais quand l’occidental
est venu pour développer ce type d’activité, c’était dans le but de développer
l’économie occidentale. La raison de l’esclavage reste et demeure l’utilisation
facile, insensible, illégale et inhumaine des êtres humains exploités à contre
cœur pour favoriser le développement, aux plans social, économique, etc., d’un
territoire (celui des propriétaires qui se prennent pour des êtres humains supérieurs
ayant tous les droits, même celui de vie et de mort sur les autres de non
droit) et pour épuiser l’esclave. L’esclavage sert toujours à développer
quelqu’un au détriment d’un autre. Le phénomène de l’esclavage a évolué à
travers le temps et l’espace. Nous pouvons en faire une typologie.
ii-
Les types d’esclavages à travers le temps
- L’esclavage
individuel et de la masse : la traite négrière
Curieux au
départ, les occidentaux sont devenus rapidement des commerçants des êtres
humains, achetant des nègres considérés moins que leurs chiens, causant ainsi
une saignée humaine incommensurable à l’Afrique. Les dirigeants d’alors avaient
pris goût d’aller à la chasse de leurs semblables pour les vendre aux étrangers
qui s’en raffolaient. Ce commerce négrier est responsable de toutes les
divisions qui ont secoué l’Afrique, les peuples côtiers armés par les
occidentaux négriers, faisaient la grande différence d’armement allant à la
chasse des peuples de l’intérieur du continent considérés comme de gros gibiers
de grande valeur, les hommes robustes, jeunes et sains et des femmes
sélectionnées avec un "culing" basé sur leur capacité de procréation
future (une fois déportées, elles étaient données aux jeunes esclaves noirs,
géniteurs, pour faire de petits nègres nés esclaves pour servir les maîtres qui
pouvaient les vendre à qui ils voulaient, les femmes étaient de véritables
génitrices). Cette traite négrière était destinée à développer l’Occident en
utilisant la force humaine de l’Afrique, considérée comme l’espace de chasse
des moins que humains, animés de force et de capacité de raisonner que pour
obéir à un maître, et surtout dressés pour travailler dans les champs à la
place des animaux, des machines animées de souffle humain. Le développement de
l’Occident était alors amorcé et lancé avec le sang des noirs, arrachés de chez
eux, réduits en sous-hommes, esclaves producteurs d’esclaves, déstabilisés,
vendus et enlevés pour une destination inconnue. L’Occidental a ainsi réussi à
inscrire dans l’esprit de l’Africain qu’il est une race supérieure, le dieu qui
doit décider du sort de qui il veut sur le continent africain, il était et doit
demeurer le maître de l’Africain qui était et demeurera un être mineur. Dans la
conscience collective des Africains, cette inscription
psycho-historico-culturelle demeure, l’homme de l’Occident est même considéré
comme le plus proche du Dieu créateur du ciel et de la terre aux yeux des
Africains, l’homme de couleur, selon le raisonnement africain, est alors proche
du diable qui est toujours dessiné en noir, la couleur de la bassesse, celle de
l’esclave. Cela a tellement affecté l’Afrique que tout ce qu’un Africain
pense ou fabrique ou invente est considéré de moindre valeur par rapport à ce
qui est fait en Occident. Si quelque part ce passé sombre nous harcelle
encore, nous devons savoir qu’il y a eu des peuples qui ont été opprimés et
maltraités, certainement moins que nous, mais ils en sont sortis. Pour ce qui
est de notre cas, nous ne sommes pas encore animés d’une volonté collective de
rompre les chaînes du passé pour progresser vers un avenir radieux. Nous aimons
la servitude et surtout la protection d’un plus fort car nous n’estimons pas
que nous aussi, nous pouvons être forts. Nous n’avons aucune intention d’amuser
la galerie en écrivant ces lignes, notre souhait, c’est le changement
profondément radical, méthodique et objectif. Nous devons nous lever et opérer
un choix visible et réel en brisant les chaînes du passé, en sautant enfin du
nid pour nous envoler. Prenons le risque d’arrêter le cours de notre sombre
histoire, car tout dépend non des autres mais de nous. C’est de nous qu’il
s’agit ! Nous sommes les vrais responsables de notre situation qui perdure
indéfiniment. Mais abordons rapidement une autre page de l’histoire noire de
l’Afrique, pour mieux diagnostiquer les causes profondes de nos maux.
- L’esclavage
systémique : la colonisation
Le commerce
négrier étant aboli en 1848, l’occidental a changé la forme de ses relations
avec le continent, il décida coloniser le continent, en faire des territoires
d’outre-mer politiquement administrés depuis l’Europe. Le congrès de Berlin
partagea toute l’Afrique aux Français, Anglais, Espagnols, Allemands, Portugais.
C’est l’esclavage systémique. Dans la traite négrière c’était des individus qui
étaient transformés en esclave, mais dans la colonisation, c’est le continent
entier qui est dominé par force,
maîtrisé, neutralisé, approprié contre la volonté des propriétaires légaux.
L’Afrique était mise en esclavage, le système entier était pris. La résistance
de l’Afrique a été rapidement brisée par une poignée de militaires européens
différemment armés. Des résistants comme le Roi d’Abomey BEHANZIN, ont été
enlevés, déportés ou massacrés. Nous saluons la mémoire de cet illustre fils de
l’Afrique, un patriote convaincu, véritable résistant, BEHANZIN. L’Encyclopædia
Universalis (2004) rapporte que lorsque
Glélé, Roi du Dahomey, meurt le 29 décembre 1889, son fils, Kondo, lui
succède sous le nom de Béhanzin. Il profite de la saison sèche pour préparer
son armée à la lutte contre les Français, qui ont reçu des renforts en février
1890. Le 4 mars, une violente attaque des forces dahoméennes sur Cotonou
est repoussée. Le 19 avril, Béhanzin en personne, à la tête de plusieurs
milliers d'hommes, cerne Porto-Novo mais ne peut emporter la ville d'assaut.
Des otages français, pris à Ouidah, sont conduits à Abomey. L'un d'eux décrit
ainsi Béhanzin : « Il a quarante ans environ, c'est un nègre
admirable, bien pris quoique de taille moyenne. La figure est ouverte,
intelligente, le regard franc et droit. » L'échange de ces otages est
l'occasion de négociations entre les représentants de la France et Béhanzin.
L'accord de Ouidah, conclu le 30 octobre 1890, reconnaît à la France le
protectorat sur Porto-Novo, en échange d'une rente annuelle. Les deux parties
profitent de ce répit pour se préparer activement à la guerre. Béhanzin dispose
de 15 000 hommes armés de fusils et de couteaux-machettes, et de
4 000 amazones pareillement équipées. Il a 5 000 fusils à tir rapide.
En face, 800 hommes commandés par le colonel Dodds. La flotte française établit
un blocus des côtes pour arrêter les livraisons d'armes aux Dahoméens. Le 23
août, arrivent en renfort 800 légionnaires, deux escadrons de spahis et un
détachement du génie. Les troupes françaises envahissent alors le Dahomey.
Après avoir repoussé les troupes de Béhanzin à Dogba, elles franchissent
l'Ouémé. Au combat de Pokissa, le 4 octobre 1890, les Français capturent
trois Allemands et un Belge qui se trouvaient dans les rangs de l'armée
dahoméenne et les fusillent. Malgré les combats qui redoublent, les troupes du
colonel Dodds continuent leur progression. Le 4 novembre, Béhanzin
rassemble toutes ses forces. Mais il est battu, son armée presque totalement
détruite (4 000 morts et 8 000 blessés environ) et, le
16 novembre, le colonel Dodds entre dans Abomey en flammes. Béhanzin tente
en vain de négocier ; devant l'intransigeance du gouvernement français, il
est contraint de reprendre la lutte. Pourtant, en signe de conciliation, il a
livré 5 canons, 150 fusils, puis à nouveau, 4 canons et 476 fusils.
Traqué, Béhanzin se livre en janvier 1894. Déporté à la Martinique, puis en
Algérie, il meurt à Blida, le 10 décembre 1906, sans jamais avoir été
autorisé à revoir sa patrie. En avril 1928, sa dépouille sera solennellement
inhumée à Djimè, son pays natal. On rapproche souvent Béhanzin de
Vercingétorix en raison de la bravoure dont tous deux ont su faire preuve alors
qu'ils résistaient à l'envahisseur (fin de citation.)
La colonisation
était alors réussie, quelques foyers de scolarisation étaient lancés pour
produire des agents qui seront au service des nouveaux gouverneurs de
l’Afrique. L’Afrique était devenue par force la propriété de l’Europe, qui a
officiellement tous les droits sur les biens et les êtres humains du continent.
- L’esclavage du pouvoir étatique : la
dépendance de l’indépendance
Des agents au
service de l’administration coloniale, étaient sortis des nationalistes qui ont
contraint les maîtres d’accorder l’indépendance aux pays africains dans les
années 1960. Une nouvelle page devait s’ouvrir, ce qui demandait une nouvelle
forme de relation, les ministères de colonisation se sont simplement mutés en
ministères de coopération. Des nationalistes qui ont cru à une véritable
indépendance, s’étaient trompés et ont reçu des leçons dures, sévères, ignobles
et odieuses. Patrice LUMUMBA, grande âme d’Afrique, croyant à une relation
d’égal à égal, a fâché le Roi belge à la cérémonie de l’indépendance. Il a été
sacrifié pour la cause de l’Afrique en voie de l’indépendance : trahi par ses
frères, arrêté, publiquement humilié, maltraité, torturé, sauvagement
assassiné, enterré comme un chien, déterré, découpé, noyé dans l’acide, retiré
de l’acide, finalement brûlé pour effacer toute sa trace. Un climat chargé de
peur s’était étendu sur tout le continent inhibant toute audace de s’affirmer
véritablement indépendant, il fallait choisir l’un des deux blocs opposés par
la guerre froide, et ne pas choisir celui de son ancien maître colonisateur,
c’est choisir la destruction, le coup d’Etat, la mort. L’Afrique était de
nouveau divisée, subdivisée, condamnée à toujours obéir et à se faire valider
par son ancien maître. Le développement réel est ainsi raté et le continent est
rentré dans un tourbillon nébuleux de déchéance politique alimentée par
d’incessants coups d’Etat faisant oublier tout espoir de fédéralisme réel et
objectif. L’Afrique subit son histoire et semble avoir quitté son orbite,
devenant un satellite égaré dans un espace où les autres s’organisent pour
mieux s’unir et pour mieux la gouverner en la gardant surtout dans un état
balkanisé. L’Afrique est bien dans l’histoire, et son histoire, nous
Africains, devons la faire en décidant de changer l’avenir vers lequel le passé
nous destine, c’est là notre meilleure
manière de réagir pour être et cesser de paraître.
- L’esclavage
économique et financier : la mondialisation
« Mouvement
d'internationalisation des économies et des sociétés induit par le
développement des échanges dans le monde. On dit aussi « globalisation » (de
l'anglais globalization). La mondialisation traduit l'extension
géographique des échanges, mais également l'extension du domaine de ces
échanges. Elle ne concerne plus seulement les marchandises, mais englobe les
capitaux, la main-d’œuvre, les services, la propriété intellectuelle, les
œuvres d'art. » (ENCARTA, 2004). Je
juge utile de compléter la définition de ZYGMUNT BAUMAN (1999) pour rendre
visibles les nouvelles injustices que la mondialisation porte dans ses flancs :
« La signification la plus profonde de l'idée de mondialisation renvoie au
caractère indéterminé, anarchique et autonome des affaires mondiales ; à
l'absence de centre, de contrôle, de conseil d'administration, de bureau de
direction. La mondialisation est l'autre nom du "nouveau désordre
mondial" de JOWITT ». En réalité, on
assiste à l'émergence d'un nouvel impérialisme de nature économique, accompagné
d'idéologie politique universaliste. Tentons d'examiner ce phénomène qui
définit le présent de notre monde pour savoir comment, et dans quel sens nous,
Africains, pouvons-nous déterminer. A
regarder de près, on se rend compte que l'Occident essaye d'imposer un
"modèle" aux pays en voie de développement, d'universaliser ses
valeurs et ainsi de gommer tout ce qui n'est pas de lui ou conforme à ses
visées. Les produits de consommation courante des pays riches s'imposent chez
les pauvres au détriment de leurs propres habitudes de consommation (en termes
vestimentaires, alimentaires, culturels et pharmaceutiques).
En outre, on
assiste à une uniformisation dangereuse dans le traitement des valeurs et des
produits : tout est mis dans un même moule, les spécificités culturelles sont
donc banalisées, les différences anéanties ou soumises comme les peuples
eux-mêmes qui ont été subordonnés lors de l'entreprise esclavagiste ou
coloniale. On peut donc soutenir que la mondialisation sous son mode purement
économique représente une nouvelle colonisation des plus pauvres par les plus
riches ou tout simplement un esclavage économique. Une autre logique, purement
et simplement mercantile est mise en place et en marche comme un rouleau
compresseur qui écrase tout sur son passage au point de compromettre des choses
essentielles concernant la vie individuelle mais aussi la vie communautaire : «
l'Etat-Nation est, semble-t-il, en voie d'érosion, ou peut-être même de
dépérissement. Et les forces d'érosion sont des forces transnationales » (ZYGMUNT
BAUMAN, 1999 : 89). Et
c'est cet aspect que précise le Directeur général du Bureau International du
Travail (BIT), quand il écrit « qu'il n'y aura pas de mondialisation juste et
équitable sans un profond respect de l'identité culturelle de chacun » (
www.chez.com/mazerolle/ScEco2003/Afrique1.doc
).
En cela, il entrait dans la dynamique de la résistance initiée par la France
contre l'hégémonie de la culture américaine dans la mondialisation. Celle-ci
apparaît dès lors comme le lieu de l'unilatéralisme américain qui est
principalement d'ordre économico-politique. Le respect de l'identité culturelle
serait-il, dès lors, un passage obligé de la mondialisation ? Le Secrétaire
général de l'OIF (Organisation Internationale de la Francophonie),
renchérissait en ces termes : «C'est pour moi une évidence, si la
mondialisation continue au même rythme, dans dix à quinze ans, la culture
restera le dernier bastion qui permettra aux Etats de garder leurs
spécificités» (idem). Selon lui, «C'est dans l'intérêt de la communauté
internationale d'avoir cette diversité culturelle, car si nous ne parvenons pas
à démocratiser la mondialisation, la mondialisation va dénaturer la démocratie,
et cette démocratisation passe, entre autres, par la défense et le maintien de
cette diversité culturelle. A mes yeux, le plurilinguisme est à la
mondialisation ce que le multipartisme est à la démocratie: indispensable»
(ibidem).
Pour le moment,
la mondialisation n'a malheureusement pas modifié le déséquilibre mondial entre
les pays riches et les pays pauvres, au contraire elle a créé des inégalités
qui engendrent encore plus de pauvres ; un fossé de plus en plus grand se
creuse chaque jour davantage entre riches et pauvres, entre les pays du Nord et
ceux du Sud et en particulier entre l'Occident et l'Afrique. L'importance de ce
mouvement comporte des dangers qu'il ne faut pas négliger. Certaines craintes
sont légitimes quand elles dénoncent les excès des politiques libérales fondées
sur la déréglementation et la privatisation de biens publics naturels ou
patrimoniaux. Une étude de la Banque Mondiale sur la pauvreté (2000) montre par
exemple que la tendance actuelle de l'économie mondiale va dans le sens d'une
augmentation des inégalités entre pays industriels et pays sous-développés
(Encarta 2004). D'autres effets tels que les différentes menaces contre
l'emploi, la santé et l'environnement, le développement incontrôlé des OGM sont
à prendre au sérieux. A banaliser les problèmes suscités par la mondialisation,
on risque de subir un naufrage. Ce phénomène auquel les pays sont confrontés
doit être surveillé et redressé chaque fois que ces manifestations sont de
nature à porter atteinte à l'exercice des droits fondamentaux des individus et
des peuples. Et je juge pertinente la comparaison suivante : dans le domaine
des sports, toute inégalité entre les équipes est proscrite : un senior ne doit
pas entrer en compétition avec un junior et sur le ring MIKE TYSON n'entrerait
pas en compétition avec un débutant, car alors sa vie serait mise en danger.
L'OMC devrait tenir compte de cette règle élémentaire de la compétition entre
les grands et les petits, entre les pays riches et les pauvres pour qu'il y ait
un minimum de justice dans les relations économiques internationales, à moins
qu'il s'agisse d'organiser consciemment, intentionnellement un massacre dont
l'Afrique serait la première victime.
La
mondialisation traîne avec elle un nouvel impérialisme économique qui est
devenu une nouvelle cause très importante dans l'échec des initiatives locales
du développement, entraînant ainsi un sous-développement chronique de nos
sociétés. La différence entre les sociétés africaines et étrangères est que les
producteurs occidentaux reçoivent de subventions et vendent leur produit en
dessous du coût réel et ils ne perdent rien. Plusieurs fermes avicoles sont
déjà fermées pour cette raison. La mondialisation est quelque part plus
productrice de la pauvreté que de la richesse. La logique selon laquelle les
libres échanges favorisent tout le monde se révèle illusoire, fausse, tant que
les inégalités existent à tous les niveaux, il n'est pas possible d'avoir les
mêmes chances de réussir dans la compétition économique actuelle.
Au regard de
toutes ces considérations ci-dessus, je comprends encore mieux aujourd'hui
l'inutilité de m'inscrire dans une position aveuglement « anti-mondialiste » et
la fécondité de défendre une posture « alter-mondialiste » en ce sens qu'elle
propose de réfléchir sur des alternatives possibles pour éviter que notre monde
ne sombre sous les coups de la folie marchande du monde. Il s'agit de préserver
la possibilité pour les hommes et les sociétés de valoriser leurs différences,
leurs originalités, et surtout de rappeler au monde que tout n'est pas
marchandise, qu'il y a des valeurs qui ne s'achètent pas. La nécessité de
s'organiser pour donner un visage humain à la mondialisation, par la critique
et par l'action s'impose. L'Afrique doit entrer dans cette dynamique d'exigence
de toujours plus de justice et d'équité dans les rapports entre les peuples du
monde. L'humanité ne doit pas s'effondrer sous le coup de catastrophes
orchestrées par elle-même. Et c’est pourquoi en constituant la nouvelle patrie
les Etats-Unis d’Afrique, nous nous mettrons ensemble pour humaniser la
mondialisation dans notre espace. Pendant qu’au plan économique, un autre drame
se produit en douceur en Afrique : le suicide de la jeunesse.
- L’esclavage volontaire : la jeunesse
africaine s’offre gracieusement et volontairement aujourd’hui en esclave en
Occident
Hier c’était l’Européen qui venait
acheter les bras valides pour l’économie de la traite négrière mais voici un
paradoxe aujourd’hui, la jeunesse africaine se bat corps et âme, pour franchir
les frontières des anciens maîtres afin de s’offrir volontairement et
gracieusement en esclaves pour travailler au noir en Europe, quel paradoxe !
Quelle indignité ! Quel abominable spectacle ! L’Afrique est arrivée à un point
où elle constitue un espace de désolation pour son peuple, elle se vide de sa
vie. Elle n’inspire plus confiance à sa jeunesse, ses bras valides, ses
cerveaux n’ont plus foi en elle, la seule solution est de fuir cet espace
d’insécurité de tout genre pour tenter l’eldorado en direction de l’Europe. Quelle
désolation ! Ce cri strident de détresse et du désespoir de la jeunesse semble
n’être entendu par nos chefs d’Etat. C’est déplorable. Des embarcations de
fortune transportent des jeunes désespérés de l’Afrique vers l’Europe : le
nouvel esclavage est en marche. Le cas le plus fâcheux et expressif, je vais
dire le cas le plus éloquent est celui du Nigérian décédé à l’aéroport en
Suisse. Il a préféré mourir que de se retourner en Afrique (lieu de la misère) qu’il
considère comme son cimetière. Africaines et Africains, soyons responsables,
revenons de notre démission collective, prenons-nous au sérieux et cessons de
fermer nos yeux devant les drames et les tragédies qui se vivent tous les jours
sous nos yeux. Africains et Africaines, arrêtons-nous un instant et méditons en
silence ce drame et découvrons ensemble la situation de notre jeunesse
condamnée à mort par notre choix délibéré du sous-développement. Nous sommes
tous coupables.
17- Rupture avec
l’économie trouée du Bénin : les dix trous à boucher
Pour apprécier l’économie du Bénin en particulier et
de l’Afrique en général, analysons les entrées d’argent au Bénin et les sorties
d’argent du Bénin. (Cette partie de ma lettre est extraite de ma conférence sur
le bilan des 50 ans d’indépendance, le
DVD de la conférence peut être obtenu auprès des boutiques de API-BENIN).
i-
Les
entrées d’argent au Bénin
Comme entrées d’argent au Bénin,
nous avons essentiellement : les ressources d’exportation du coton, les
subventions et surtout les crédits. Des devises étrangères rentrent au Bénin
par ces moyens. Les taxes douanières ne sont pas des devises étrangères, mais
les frais d’escorte sont des devises étrangères.
ii-
Les
sorties d’argent du Bénin
L’argent
sort du Bénin par les canaux qui suivent :
Ø L’alimentaire :
Mes frères et sœurs, quand vous mangez, regardez bien ce que vous mangez ;
regardez et voyez la portion qui est produite au Bénin. Cette portion est la part de l’argent qui est
restée au Bénin. Le riz et même la tomate d’aujourd’hui, et beaucoup d’autres
choses, sont importées, l’argent est parti d’abord avant que ces produits ne soient
dans votre plat. Ce que nous mangeons,
évaluons cela pour voir quelle est la portion de notre production locale. Cette portion là, c’est ce que nous avons au
pays. Tout le reste fait sortir de l’argent du Bénin. Par notre manger, nous
vidons le Bénin de son économie. Nous appauvrissons le Bénin chaque jour que
nous mangeons car nous ne produisons pas ce que nous consommons, nous
précarisons l’économie nationale.
Ø La santé :
Quand quelqu’un va à l’hôpital et on le traite, de son arrivée à l’hôpital
jusqu’à sa sortie, il faut qu’on se demande quelle est la part du Bénin dans
son traitement. De tout l’argent qu’il a sorti à l’hôpital, si aucun des
médicaments n’est fabriqué au Bénin, tout le coût de son traitement a appauvri
le Bénin. Pour satisfaire nos besoins de santé, nous vidons le Bénin de son
économie. C’est la deuxième grande porte de sortie d’argent du Bénin.
Ø Le vestimentaire :
Si nous portons quelque chose, nous devons nous demander où est ce que c’est
fabriqué ? C’est fabriqué ailleurs. Comme j’ai l’habitude de dire, nous
produisons du coton et nous portons les dessous usés des autres, les chemises
usées, les pantalons usés des autres. Par le vestimentaire, nous vidons
l’économie du Bénin et cela dans une totale ignorance. Je dois nous rappeler
que dix kilogrammes de coton se vendent à peine à deux mille francs Cfa, mais
s’il est exporté, transformé et importé sous d’autres formes, la pièce du tissu
nous coûte quatre vingt mille francs Cfa. Nous nous appauvrissons tous les
jours par le vestimentaire.
Ø L’habitat :
Nos maisons sont toutes importées sauf que nous y apportons seulement l’eau et
le sable ; tout le reste des matériaux de construction est importé. Si
nous prenons une maison, elle est importée.
Même là où nous dormons est importé. A part l’eau et le sable et quelquefois,
nous produisons du ciment, tout le reste est importé. Comment une telle économie
peut-elle survivre ? Nous ne pourrons pas. C’est une économie
trouée ! Nous devons avoir honte.
Ø L’éducation :
Pour faciliter l’éducation au Bénin et en Afrique, nous avons tout mais nous
n’en faisons rien. J’étais au Cameroun la fois passée, invité comme expert par
l’OMPI pour parler aux ministres de l’industrie des pays africains. Le Cameroun
est un Eden ; j’ai vu des troncs d’arbres de trois, quatre, cinq mètres de
diamètre, ce que je n’ai jamais vu dans ma vie ! Et toutes ces richesses
partaient dans le bateau pour devenir du papier et d’autres choses pour être
importées par le Bénin et l’Afrique. Si l’Afrique pouvait transformer ses bois,
nous aurions tout pour l’école en matière de fournitures scolaires. Mais
aujourd’hui, nous importons tout pour l’éducation. Tout pour l’éducation !
Moi, je suis au Canada, là où on fabrique des papiers. Mais c’est du bois plus
de l’acide ! N’avons-nous pas de l’acide, n’avons-nous pas du bois ?
Faisons des pâtes à papiers et transformons, nous pouvons le faire ! On
nous avait arrachés bruts de notre continent et nous continuons d’envoyer tout
brut encore ! Nous devons nous arrêter. Ceux qui étaient partis ont pu
inventer des choses en Amérique. Et nous qui restons ici, nous devons modifier
le cours de notre histoire.
Ø Le transport :
Je voudrais attirer l’attention des Béninois sur les grands « oiseaux »
qui atterrissent au Bénin ; ces « oiseaux » s’appellent avions. J’ai compté, par semaine
nous en avons au moins une dizaine qui vont vers l’Europe. Et c’est plein de Béninois,
les Béninois sont nombreux dedans. Par vol vers l’Occident, c’est au moins cinq
cent mille (500 000) FCFA l’aller/retour. Et c’est 250 à 350 places qu’il
y a dans ces grands « oiseaux », si cinquante (50) sont pour les
touristes, les trois cent (300) autres places sont pour les Béninois. Cela fait
cent cinquante (150) millions par jour et par avion, et en une semaine ça fait
combien, en un mois, en une année ? Nous
apportons plus de quarante (40) milliards de francs Cfa par an en matière de
transport à l’économie des autres. Chaque fois que quelqu’un voyage, il envoie
l’argent ailleurs. Et si nous pouvons nous arrêter un peu pour créer des
entreprises dans ce secteur ! Nous entendre
avec le Togo, le Nigéria, le Burkina, les pays ouest-africains et créer une
compagnie aérienne ouest-africaine et retenir tout cet argent ! Nous
pouvons le faire. Et comme nous sommes arrivés à mi-siècle, moi je pense qu’il
faut tout dire aux Africains maintenant
pour qu’ils entendent quelque chose. On ne peut pas être sourd toute une vie,
au moins, on saura faire des gestes !
Nous vidons le Bénin et l’Afrique de l’argent tous les jours par le
transport.
Ø La communication :
En matière de communication, c’est plus que grave, nous envoyons beaucoup
d’argent vers l’extérieur. Qui n’a pas téléphoné aujourd’hui ? Tout le
monde a téléphoné. Savez-vous où vous avez envoyé l’argent ? Ah !
vous pensez que l’argent est dans votre pays, l’argent est déjà parti.
C’est comme ça. Normalement comme la communication est un secteur où on fait
beaucoup de profit, c’est des capitaux locaux qui doivent tout faire pour
garder ce secteur là ; mais non, ce ne sont que des capitaux étrangers, et
nous en sommes fiers, nous acclamons, nous en sommes heureux ; nous sommes
heureux de notre pauvreté. Pourquoi ?
En matière de communication, ce que nous sortons chaque jour, mes frères
et sœurs, c’est beaucoup ; c’est beaucoup ! Chaque fois que nous
appelons, chaque fois que nous téléphonons, nous envoyons beaucoup d’argent à
l’extérieur. Vous pensez que les autres sont venus s’installer, s’asseoir dans
notre pays pour notre beauté ?
Non !!! C’est pour nous
sucer, c’est pour partir avec tout ce que nous sommes et tout ce que nous
avons ! Mais nous en sommes ignorants. Les capitaux locaux doivent
investir ce secteur; c’est pourquoi moi je proposerais une formule pour
Bénin-Télécom S.A. Moi je vis au Canada,
et ils ont une formule très simple : donner le téléphone à chacun pour un
forfait mensuel selon la couverture voulue par le client et il téléphone
gratuitement à tous ceux qui sont dans sa zone choisie, soit le Québec pour un
forfait de 30 dollars canadiens (15000 F Cfa environ). Il y a une formule pour
le Canada entier et une autre pour toute l’Amérique du Nord. Nous pouvons le
faire de même au Bénin et en Afrique. L’argent va rester ici au Bénin et nous
allons vite nous développer en un rien de temps. En matière de communication,
on peut faire beaucoup de choses, des secteurs privés peuvent s’y développer et
créer beaucoup d’emplois.
Ø L’énergie :
D’où vient l’énergie électrique que nous consommons chaque jour ?
Principalement de l’extérieur. L’argent sort du Bénin par l’énergie aussi. Si vous passez sur les trois ponts à Cotonou,
vous remarquez que l’eau se jette dans
la mer par là. Au moins, mettons-y une petite turbine pour alimenter le port de
Cotonou ou la présidence ou le marché Dantokpa. Pourquoi laisser l’eau couler
inutilement ? Un secteur privé béninois peut réfléchir sur ce projet et
avec l’aide de l’Etat, il peut s’installer. C’est comme cela qu’on peut créer
des entreprises et retenir l’argent du pays.
Ø Les intérêts et les
bénéfices sur les capitaux étrangers :
les gens pensent que les entreprises, les industries étrangères qui s’installent chez nous sont
pour nous. Non ! Mais bien sûr
c’est pour créer quelques emplois. Cependant le gros lot des bénéfices va où ? Hors du Bénin,
tout part ! Les gens n’ont pas placé leur argent au Bénin pour nous
regarder beaux, non ! Ces
investissements sont faits pour arracher nos petits intérêts, vous ne le savez
pas ? Le Bénin s’appauvrit tous les
jours.
Ø Les remboursements des dettes et
crédits
Il
y a 15 ans le Président SOGLO a construit la route Cotonou-Bohicon, où est
cette route aujourd’hui ? Il reste quelques lambeaux de cette voie bitumée
il y a seulement 15 ans. Mais le Bénin a-t-il fini de rembourser cette
dette ? Renseignez-vous pour le savoir. Nous devons recourir à un autre
crédit pour refaire la route Cotonou-Bohicon. Une autre question : les
grandes œuvres de notre pays, les grandes constructions, les échangeurs, les
ponts etc. sont réalisés et se réalisent encore avec quel argent ? Avec
des crédits en grande partie. Et il faut les rembourser, c’est cela la
dépendance du cercle vicieux de la dette. Nous empruntons et nous consommons et
nous empruntons. La dette s’agrandira toujours et notre économie s’appauvrira
toujours. Ce qui est plus alarmant, nous faisons recours chaque année à des
crédits pour nos budgets nationaux en Afrique, nous payons les travailleurs
nationaux avec des crédits, cela traduit la non rentabilité de certains
travailleurs qui n’apportent rien au pays mais qui vivent sur le dos du pays.
Nous ne pourrons jamais nous développer avec un tel procédé.
iii- Le Bilan
Si les entrées sont si maigres et
que surtout ce sont des crédits qui alimentent nos économies nationales et si
les sorties sont si nombreuses et béantes, le bilan est d’office négatif et
c’est pourquoi nous sommes toujours sous-développés. Et il faut féliciter ceux qui nous dirigent,
ils sont des champions, ils courent, ils courent pour aller chercher des
crédits et versent dans cette jarre trouée et nous nous mettons à faire sortir
en consommant les produits importés, tout sort et ils vont chercher encore pour
y verser. Notre économie est trouée et piégée.

iv- Approches de
solution
Pour
le développement de l’économie nationale et même africaine, il faut créer des
barrages au niveau de chaque trou, c’est-à-dire créer des entreprises pour
répondre aux besoins qui se font sentir au niveau de chaque sortie d’argent du
pays : c’est tout. Au niveau de ces dix canaux, créons des entreprises au
niveau de ces trous et vous allez voir l’économie du Bénin et de l’Afrique va
bomber et nous serons développés.
18- Rupture avec le
sous-développement
Après 50 ans
d’indépendance sans développement, nous sommes en droit de nous demander
pourquoi nous ne sommes pas développés. La réponse est simple, le développement
industriel d’un pays résulte de l’ambition de ses dirigeants et de ses citoyens
à se valoriser et à produire, transformer et commercialiser des produits pour
satisfaire leurs besoins et les exporter. Mais l’Afrique s’est engagée depuis
la tutelle de ses colonisateurs à s’humilier, à se minoriser et à exporter ses
matières premières que les autres transforment pour revenir lui vendre et elle
en consomme avec gloutonnerie pour sa dépendance aliénante et mortelle. Tous
les pays africains sont dans cette politique de sous-développement. Rompons
avec cette politique pour que nos générations montantes et futures soient fières
de nous et heureuses d’être africains. Ne trahissons pas la mission de notre
génération qui est le développement contre vents et marrées.
En effet, avec près de
la moitié de la richesse du monde, je refuse que nous soyons pauvres et
surtout :
v réduits
à consommer que les produits des autres ;
v dépendants
de l’aide des autres ;
v condamnés
à drainer toute notre économie vers l’extérieur car en vendant que de matières
premières et en consommant les produits finis (manufacturés) de l’extérieur,
nous vidons l’Afrique de son économie et nous dopons l’économie de
l’extérieur ;
v inscrits
dans la logique du sous-développement qui s’explique par « A nous vos
matières premières, et à vous nos produits manufacturés » (TOHOU Victorin).
Après 50 ans (1/2
siècle) d’indépendance, nous devons marquer un "ARRET" pour évaluer le
pourquoi de notre état de sous-développement.
Pourquoi un continent qui est un scandale de richesses reste pauvre,
dépendant, malade, mendiant, consommateur, etc. ? Simplement parce qu’il n’est pas inscrit dans
la logique du développement industriel
qui est égal à production + transformation + commercialisation. Une telle
émergence industrielle implique des acteurs indispensables qui se retrouvent
dans le détail de l’équation : Développement industriel = (Contexte +
Etat) (Chercheurs, Inventeurs, Entrepreneurs, Bailleurs, Consommateurs). Partant de la
situation générale de l’Afrique après un demi-siècle d’indépendance
« dépendante » (Prof. Honorat AGUESSY), je nous appelle à la RUPTURE avec cette logique de pauvreté
pour un engagement résolu de
développement industriel de notre continent.
Demandons-nous pourquoi
nous sommes en retard pour notre développement ? Simplement parce que nous
voulons que les autres nous développent, que les autres soient les acteurs et
les bailleurs de notre développement. Mes frères et sœurs, nous nous sommes
trompés ! Nous devons être les acteurs et les bailleurs de notre
développement, de notre industrialisation, l’historien Ki-Zerbo l’a dit :
« on ne développe pas, on se développe ». Chaque jour que Dieu fait,
nous avons des besoins, nous devons utiliser beaucoup de choses pour notre
alimentation, pour notre santé, pour notre habillement, pour notre logement,
pour notre éducation, pour notre
déplacement, pour l’énergie, etc. Nous avons beaucoup de besoins qui sont le
lot des problèmes de tous les jours et les solutions nous entourent. Mais d’où
viennent ces solutions ? Les solutions viennent d’ailleurs et nous
achetons ces choses en envoyant ainsi tout notre argent ailleurs et c’est
pourquoi nous ne progressons pas. Nous devons produire les solutions à nos
problèmes, c’es-à-dire satisfaire la plupart de nos besoins. Nous devons
produire et transformer nos matières pour jouir de nos besoins. Nous pouvons
modifier le cours de notre histoire,
nous devons le modifier. Nous pouvons faire de grandes choses. Ensemble nous
serons capables de développer notre pays, nous devons être les acteurs et les
bailleurs de notre développement industriel. Sortons de nos illusions, aucun
bailleur ne nous aidera à transformer nos matières premières car cela ne
l'avantagera pas, le développement industriel reste toujours un acte
révolutionnaire pour sortir de la dépendance des autres et pour peser aussi un
poids dans la balance du monde. Les 50 ans d'indépendance sans développement
industriel ont ruiné l'Afrique qui n'a fait que brader ses richesses pour
aggraver sa situation de pauvreté, de dépendance. Rompons avec cette logique
d'aliénation pour financer et transformer nos ressources et d'ici un quart de
siècle, nous allons changer l'Afrique. Nous en sommes capables. Ayons honte de
notre situation. Posons-nous des questions: pourquoi produire du coton, la meilleure qualité au monde, et porter
des friperies (les dessous usés des autres, les habits usés des autres) ?
Serons-nous d'accord de produire du maïs et d’en consommer le son? Pourquoi
avoir des mines de richesses et les vendre brutes?
Oh ! Mes chers
frères et sœurs ! Nous pouvons créer de grandes industries dans notre
pays : des industries agroalimentaires pour transformer nos fruits et nos
productions agricoles ; des industries pharmaceutiques pour produire des
médicaments à partir de nos plantes médicinales et des génériques ; des
industries céramiques pour produire des carreaux, des faïences, des ustensiles
de toilettes ; des industries textiles pour transformer notre coton en
pagne, en wax, en différents
tissus ; des industries pour
produire ce dont nous avons besoin, etc. Nous allons produire tout au Bénin et
nous serons étonnés de notre progrès, nous allons produire la plupart de nos
besoins et nous pouvons créer des entreprises agricoles partout en amont pour produire, pour faire
tourner les industries. Nous allons mettre en valeur nos ressources, nous
allons envahir le monde comme la France, la Chine, les USA. Quittons les
distractions pour aller dans une politique de développement axée sur la
recherche de solutions aux problèmes socio-économiques des Béninoises et des
Béninois. Nous allons bâtir la nation et nous aurons une nation forte et
puissante, une nation qui aura un poids, et qui sera une référence dans le
monde entier. Unissons-nous donc autour des valeurs de développement et nous
pouvons régler tous nos problèmes quels que soient leur nombre et leur nature.
En
vérité si nous ne rompons pas avec les logiques du sous-développement et nous
bouclons les cent ans d'indépendance, nos générations futures regretteront
l'indépendance et leur situation sera pire. Ne laissons
pas les gens dire de nous que nous sommes des incapables, que nous
sommes des lâches, que les Noirs sont des incapables, non nous sommes des
gens capables de grandes choses, capables de transformer l'Afrique en un nouvel
eldorado d'emplois au monde. Nous en sommes capables, osons agir et les
résultats témoigneront du succès de notre choix, nous ferons du Bénin le
laboratoire du développement de l'Afrique et des pays pauvres. Agissons pour
modifier collectivement le cours de l'histoire du Bénin en particulier et de
l'Afrique en général.
Si nous sommes notre
problème, nous devons savoir que la solution n’est pas ailleurs, la solution
c’est nous, ce sera nous et toujours
nous. Soyons la solution à nos problèmes et nous pourrons alors modifier le
cours de notre tragique histoire, l’histoire du Bénin, l’histoire de l’Afrique. Nous allons modifier positivement le cours de
notre histoire. Nous allons sortir du bourbier du sous-développement, de la
pauvreté, de la dépendance. Engageons-nous, rompons avec cette politique de sous-développement.
Allons maintenant au développement et nous en serons heureux, nos futures
générations en seront heureuses.
Nous devons rompre avec
une habitude trompeuse, penser nos problèmes que sous l’angle politique, nos problèmes sont économiques et politiques.
Les facteurs politiques influencent sérieusement l’économie, mais nous savons
tous que nos problèmes politiques ont connu le début de leurs solutions depuis la conférence nationale il y
a 20 ans. Nos problèmes réels et récurrents sont d’ordre politico-économique
d’où les solutions doivent provenir de l’application des stratégies politico-économiques.
La majorité de nos populations est pauvre, nous sommes pauvres parce que nous
avons choisi délibérément la politique de pauvreté, nous nous sommes laissés
programmer à être pauvres, à être dépendants, à attendre qu’on nous aide, nous
espérons que notre devenir meilleur viendra de l’extérieur. C’est faux !
On nous a dit que nous
ne sommes rien, que nous n’avons rien, que nous ne pouvons rien et nous avons
"bêtement" cru. C’est là notre erreur ! Chaque jour, nous sommes
envahis par des propositions de solutions hypothétiques à nos problèmes, depuis notre réveil le matin à notre coucher le soir, nous ne produisons
pas ce que nous consommons dans tous les domaines, nous n’avons pas le souci de
transformer nos ressources pour satisfaire nos besoins permanents, ainsi nous
n’avons rien qui soit propre à nous pour une commercialisation, nous nous
sommes ainsi condamnés à commercialiser les produits des autres. Nous affirmons
par là que notre génie est en sommeil. Nous ne nous sommes donc pas inscrits
dans la logique du développement industriel qui part de la production et qui
passe par la transformation des matières premières pour aboutir à la
commercialisation des produits finis. Ainsi, nous nous sommes résolument
engagés à être pauvres, dépendants, nécessiteux et pire à constituer une
communauté de mendiants. Nous sommes inconsciemment dans un processus de
précarisation, de banalisation de notre avenir, mais ce processus, savamment
conçu pour nous et contre nous, est entretenu par une comédie
internationalement organisée et bien
adoucie car soutenue par l’aide aux nécessiteux que nous sommes. L’aide qui ne
nous libèrera jamais et qui nous bloque donc nous appauvrit. Quelle que soit
l’aide, tout repart de nos pays, car elle nous sert à payer des produits finis
fabriqués par ceux qui nous aident, ils récupèrent leur argent avec intérêt et
notre situation s’aggrave de plus en plus car on nous enlève le peu que nous
pensons avoir.
Marquons un
"ARRET" et posons-nous les questions à savoir :
D’où
venons-nous ?
Où
sommes-nous ?
Où
allons-nous ?
Nous venons de la
période du pillage et de la déstabilisation de notre personnalité et de notre
économie.
Nous sommes dans la
paupérisation.
Nous allons dans la précarisation
totale si nous persistons à demeurer dans la programmation coloniale à dépendre
des autres.
La RUPTURE à laquelle je nous appelle doit être profonde et sérieuse.
Mes chers frères et
sœurs, comme l’ont dit les Aînés, la plaine est sèche, notre étincelle
suffit pour l’embrasser, nous devons
mettre définitivement un point final à ce processus qui précarisera les
générations à venir. Nous devons rendre le plus grand nombre conscient du
danger qui guette nos générations futures. Et comme l’a dit CHE GUEVARA :
« Qu’importe là où la mort surprendra, pourvu qu’il y ait une main qui
prenne l’arme que je laisse tomber ».
La RUPTURE pour le développement doit être totale et adoptée par tous
les Africains pour un avenir meilleur. Toutes nos
richesses n’auront de sens que quand nous sortirons de la domination du franc
CFA pour battre une monnaie africaine comme le recommande le manifeste du
cinquantenaire des indépendances.
19-
RUPTURE AVEC LE FRANC CFA
Le puissant obstacle au
développement réel des pays africains utilisateurs du Franc CFA (le Franc des
Colonies Françaises d’Afrique) est simplement le Franc CFA. Tous ces pays
restent encore des colonies françaises et n’ont aucune souveraineté monétaire.
Ils vivent au gré de la France, ils enrichissent la France, mais comment ?
Prenons par exemple la vente de Coton ou la vente de matières premières en
général. Toutes ces matières premières se vendent sur le marché mondial en
dollar américain, la France encaisse le total de ces devises, grossit son
économie et rentre dans son imprimerie du FCFA et imprime la monnaie
artificielle FCFA qui n’est échangeable nulle part. Le même FCFA varie d’une
partie de l’Afrique à une autre, par exemple les pays de l’Afrique centrale
utilisent autre FCFA bien différent de celui que nous utilisons en Afrique de
l’ouest. Et c’est la même France qui imprime son CFA à chacun de ces pays
africain dépendant d’elle. Une fois l’impression faite, le coli de FCFA est
transmis au pays vendeur de la matière première via la banque centrale. Mais
notons que la France retient plus du tiers du montant total sous prétexte
qu’elle aurait besoin de cela pour donner de la valeur au FCFA. La France a le
pouvoir de dévaluer à son gré ce FCFA. Ainsi la relation colonie et
colonisateur est maintenue malgré les prétendues indépendances africaines
vis-à-vis de la France. La souveraineté monétaire des pays africains de la zone
FCFA est rigidement maintenue par la France qui peut les manipuler comme elle
le veut et cela à tout moment. Les dirigeants africains et l’ensemble des
intellectuels africains pèchent en gardant le silence sur cet esclavage
monétaire de leur pays. Aucun Président africain de la zone FCFA n’a de pouvoir
en face de la France, chacun a l’obligation de rester très docile et surtout
très soumis. Je renvoie le lecteur à lire le livre de NICOLAS AGBOHOU intitulé
LE FRANC CFA ET L’EURO CONTRE L’AFRIQUE. Ma conclusion est celle-ci : la maturité des Africains passera par deux
ruptures majeures : la rupture d’avec le F CFA et la neutralisation des frontières
imaginaires créées par les colonisateurs. Les pays africains de la zone FCFA ne
connaitront jamais, je répète jamais de développement tant qu’ils restent
esclaves du FCFA. Nous serons toujours le rêveur du développement si nous
persistons à laisser à la France notre souveraineté monétaire. En réalité la
France n’a jamais forcé un pays africain à rester dans ce lien FCFA, c’est par
manque d’audace que les dirigeants africains préfèrent rester esclaves que
d’être libres. Nous allons voir GHANA émerger et nous allons le contempler.
Notre situation de pauvreté ira de mal en pire au point où il arrivera un jour
où nous regretterons l’indépendance des années 1960. Nous avons oublié qu’aucun
pays ne se développe avec la monnaie d’un autre. Quelques questions doivent
être posées aux grands économistes africains de la zone FCFA : Pourquoi
vous laissez nos pays s’aliéner avec le FCFA ? Connaissez-vous réellement
le FCFA ? A qui profite-il ? En êtes-vous fiers ?
20-
RUPTURE AVEC TOUTES LES POLITIQUES D’AIDE ET DE DEPENDANCE
Le fléau qui tue
l’Afrique et l’humilie est sa politique d’aide, la politique de la main tendue.
Quelqu’un a dit que l’Afrique est une chaîne de mains tendues, les fils tendent
les mains aux parents, les parents à l’Etat, l’Etat aux bailleurs de fonds.
L’Afrique est devenue après 50 ans d’indépendance le territoire où la mendicité
est érigée en système de gestion politique. En toute chose, l’Afrique doit
faire recours à ses partenaires financiers. Moi j’ai honte et je pense que la
plupart des dignes fils et filles d’Afrique doivent éprouver le même sentiment
de honte face à notre profession de mendiants. Nous agissons exactement comme
des gens à qui on jette des miettes avec insultes et coups de bâtons sur la
tête et ils continuent de tendre la main car ils ne sont pas capables de se
prendre en charge. Le Panafricaniste SEKOU TOURE disait « l’aide qui
n’aide pas à se débarrasser de l’aide n’est pas une aide » et THOMAS
SANKARA ajoute « l’aide nous bloque et nous installe dans la
dépendance ». Mais on dirait à nos jours que l’aide est si sucrée que
personne ne veut s’en passer. Seulement le diabète, que l’aide sucrée cause,
est l’enlisement dans le sous-développement. Ayons honte de notre dépendance
mortelle. Comment peut-on dormir sur des mines d’or et tendre la main ?
Comment peut-on être si riche et mendier ? Comment peut-on continuer à
recevoir des gifles et des insultes de la part des donateurs et en être
fier ? Madame la commissaire aux Droits de l’Homme, Emma BONINO, a déclaré
dans une interview dans Libération du 22 septembre 1998 page 8 (AGBOHOU, 1999),
« Nous avons aujourd’hui des relations d’aide
avec des Etats (africains) qui sont des mendiants sur la scène internationale,
auxquels nous payons leurs écoles, leurs hôpitaux et leurs infrastructures… Je pense que nous
avons fait le deuil de la colonisation et du néocolonialisme. Qu’on cesse donc
de s’abriter derrière une volonté d’indépendance qui n’est qu’une rhétorique
(un discours). Il n’est pas acceptable
que ceux qui reçoivent notre aide soient uniquement des nationalistes
sourcilleux lorsqu’il s’agit des normes
et valeurs universelles alors que les mêmes ne sont nullement gênés de
nous imputer leurs budgets pour l’Education ou la santé. »
L’Afrique doit mourir
de honte si le sens de cette insulte est profondément saisi. Hélas comme des
cochons, même si on nous jette les miettes à la figure, nous nous mettons à les
avaler avec gloutonnerie malgré les gifles ou les insultes. Mais arrêtons-nous,
en réalité qui aide qui ? C’est l’Afrique qui est sucée et pompée chaque
jour et on lui retourne des miettes accompagnées d’injures et d’arrogance sous
prétexte qu’on l’aide et nous remercions avec inclinaison de tête notre
bailleur. Nous sommes en réalité aveugles et sourds, nous sommes incapables de
voir nos richesses, incapables d’entendre leurs bruits. A quand la fin de la
dépendance de l’Afrique ? N’attendons plus un instant, rompons avec nos
politiques d’aide et de dépendance et ouvrons nos yeux sur ce qui fait notre richesse et mettons-la en
valeur et nous serons les bailleurs des autres très prochainement. L’Afrique
n’a pas besoin d’aide, elle a besoin de l’éveil du génie de ses fils patriotes
et leur engagement à changer le cours de son histoire peu reluisante. Etes-vous
conscient du drame que nous vivons chaque jour ? Moi je le suis et c’est
pourquoi je suis engagé à lutter pour mon Afrique, c’est inacceptable pour moi
d’être témoin de notre commune histoire et de rester sans action réelle et
surtout tangible.
Les vingt ruptures auxquelles
je vous convie bouillonnent dans mon cœur et je souhaite qu’il en soit de même
pour chacun de vous mes lecteurs. J’ai beaucoup de choses à dire et à écrire
encore, je le ferai tôt ou tard. Pour le moment réalisons ces vingt ruptures et
les choses changeront fondamentalement et nos peuples en seront fiers. Ce
dimanche 19 décembre 2010 que je suis entrain de compléter cette vingtième
rupture, mon cœur est totalement triste pour les événements qui se déroulent en
Côte d’ivoire. L’Afrique doit œuvrer à trouver des solutions à ses problèmes de
crise. Nous n’avons pas besoin de l’influence de toutes les forces du monde
pour résoudre nos problèmes. J’ai toujours horreur de la guerre car cette sale
et ignoble besogne finit toujours par une rencontre de paix où les
protagonistes se serrent les mains, s’embrassent et font la paix. Mais des
pauvres citoyens ont déjà laissé leur peau. Pourquoi les deux camps ne peuvent
pas être capables de se rencontrer et
s’entendent pour le bonheur de la Côte d’ivoire ? Mieux vaut la paix avec
l’échec d’un candidat que la guerre avec la victoire des deux candidats. Dans
le premier cas c’est la Côte d’ivoire qui aura gagné tandis que dans le second
cas elle aura totalement perdu. Ce qui se passe ce jour en Côte d’ivoire me permet
d’affirmer que c’est l’avenir de l’Afrique qui est en jeu. A QUAND L’AFRIQUE
LIBRE ET CAPABLE DE CHOIX ? Aujourd’hui c’est la Côte d’ivoire qui brûle,
demain ce sera quel pays africain ? Quand est-ce que nous serons mûrs,
responsables et dignes ? L’Afrique brûle par des flammes politiques causées
soit par la religion ou par des intérêts partisans. Les choses changeront à
partir du jour où nous aimerons réellement notre Afrique souvent poignardées
par des prédateurs externes et infestée et rongée de l’intérieur par des fils
et des filles à la solde des colonisateurs et des néo-colonisateurs. C’est
simplement indigne de notre part, Africaines et Africains. Je tiens à préciser
que le génocide qui se prépare en Côte d’ivoire ne doit pas avoir lieu, Africaines
et Africains, arrêtons ce massacre qui se prépare en douceur. Si jamais vous
Présidents africains, Peuples africains de l’intérieur et de l’extérieur, si
nous laissons le génocide se réaliser en Côte d’ivoire, nous serons considérés
comme des lâches et des indignes par nos générations à venir. Si nous sommes des Africains mûrs,
nous devons tout faire pour éviter le génocide qui se prépare en Côte d’ivoire.
Nous voulons donner une belle occasion aux vendeurs d’armes de faire de gros
chiffres d’affaire. Par notre silence et notre démission, nous voulons embraser
l’Afrique de l’Ouest pour nous enliser complètement dans la misère. Le scénario
de guerre qui se prépare en Côte d’ivoire est contre l’Afrique et il faut le
dire ouvertement. Je déclare que si nous laissons faire, nous avons
certainement perdu l’humanité en nous. Le destin de l’Afrique dépend de nous et
non de l’Occident. Mais nous ne pouvons pas faire le développement dans une
ambiance de mésentente nationale. Et c’est pourquoi nous voudrons appeler les
Béninois comme les Ivoiriens et les Africains en général à organiser une
conférence nationale pour le développement afin de se créer dans une entente
nationale une boussole pour le développement. Sans une telle vision
prospective, nous serons dans un perpétuel recommencement et nous prendrons
tardivement conscience de notre échec collectif de bâtir l’avenir de nos
nations sur des modèles occidentaux, nous devons inventer notre voie de
développement. Mais comme nos trois maux fondamentaux sont la myopie, la
surdité et l’ignorance, nous mettrons du temps à prendre conscience. Cependant
la jeunesse est en avance sur les aînés qui ont une vision obscurcie, je compte
sur cette brave jeunesse béninoise, ivoirienne et africaine. La prise de
conscience ne peut être collective que quand nous nous donnerons une occasion
pour une entente nationale sur notre commun destin.
APPEL
A LA CONFERENCE NATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT DU BENIN
Je rends hommage aux
Béninoises et aux Béninois pour la réussite de la conférence nationale des
forces vives du Bénin en février 1990. Mais vingt ans après cette illustre et
inoubliable conférence, je juge très importante, très urgente et très
pertinente l’organisation de la conférence nationale pour le développement du
Bénin. Pourquoi ? Nous avons choisi la démocratie à l’occidentale, elle ne
favorisera pas le développement rapide de notre pays. Les Occidentaux ne se
sont pas développés avec ce type de démocratie que nous prônons avec la
construction de deux blocs qui s’affrontent : mouvance et opposition.
Africanisons la démocratie et soyons inventifs. Cessons les procédés de copier
et coller. Pour le développement rapide du Bénin, nous avons besoin de toutes
les forces vives de la nation. Et pour réussir à mettre toutes ces forces au
profit du progrès du pays, nous devons créer une situation d’entente nationale.
Face à la situation délétère de la politique et de l’économie du Bénin, la
meilleure voie de sortie est l’organisation de la conférence
nationale pour le développement du Bénin. Nous devons aller à cette conférence pour discuter de l’avenir du Bénin,
cessons de croire qu’un président messianique arrivera un jour pour développer
le Bénin. L’acte solennel de la conférence sera la réalisation du Schéma
Directeur pour le Développement du Bénin (SDDB) avec la création de l’institution de Gestion, de Défense et de
l’Evaluation (IGDE) du SDDB. Le SDDB sera incorporé à la constitution nationale
du Bénin. Chaque candidat aux élections présidentielles doit inscrire son
projet de société dans ce SDDB, aucun candidat ne viendra avec son projet
personnel et unilatéral, c’est le projet collectif qui sera exécuté par le président de la
République. Et chaque fois qu’il s’en écarte, l’institution IGDE le ramènera à
la raison. Nous progresserons à une très grande vitesse. Si nous fermons nos
oreilles à cet appel, nous fonçons dans un noir opaque qui aveuglera le Bénin
pour longtemps. L’époque actuelle est bien indiquée car notre expérience de 20
ans de démocratie sans réel développement et surtout notre situation de
division nationale doivent nous convaincre de la nécessité d’organiser
rapidement cette conférence pour notre développement. C’est aussi la belle
occasion pour nous de nous réunir pour réviser aussi la constitution qui
contient des imperfections graves à corriger. Cessons de croire que la
politique telle qu’elle se fait à nos jours favorisera notre développement,
c’est une illusion. Mon souhait est qu’il y ait une grande mobilisation
nationale avant et après les élections de mars 2011 pour l’organisation de
cette conférence nationale pour le développement du Bénin. Mon malheureux
constat est que chaque leader béninois pense qu’il peut être le messie pour
développer avec sa baguette magique le pays, c’est du bluff. Tôt ou tard vous conviendrez
avec moi que seule une entente nationale sauvera notre pays, le Bénin. Nombreux
sont ceux qui souhaitent ma candidature aux élections de mars 2011 pour
départager les candidats et réorganiser le Bénin et ma réponse est simple, nous
n’avons pas besoin d’un messie, nous avons besoin de nous tous et ma
philosophie politique est claire : pour être candidat, il faut se préparer
sur cinq ans et un acteur comme moi doit avoir réuni son équipe gouvernementale
trois ans avant les élections pour former ses compétences capables de conduire
les affaires du pays pour son développement. Un gouvernement de développement
se composera de 12 à 18 ministres et les conseils des ministres se tiendront
les dimanches à 15 heures, aucun ministre ne sera au bureau les lundis, mardis,
mercredis, tous doivent être sur le terrain, et il y aura un seul ministre
chargé à la fois de l’agriculture, de l’industrie et du commerce, il doit être
équipé d’un hélicoptère pour survoler le Bénin à tout moment. Ce n’est pas le
moment de vous dévoiler entièrement mon grand rêve pour le Bénin, nous avons de
l’avenir et rien ne nous presse. Ce qui presse, c’est l’organisation de la
conférence pour le développement du Bénin, sans laquelle, nous nous égarerons
pour longtemps encore. Un patriote comme moi doit jurer de dire toute la vérité
et la vérité c’est l’organisation de cette conférence salutaire pour le Bénin.
Sinon, nous courons non seulement vers une destination inconnue mais surtout
vers un danger et ce danger c’est le développement de la mésentente généralisée
de nos leaders qui semblent se tourner le dos actuellement. Pour construire la
maison que GBEHANZIN a laissée, meurtri de chagrins, nous devons nous entendre
et nous mettre autour d’une même table. Soyons nombreux à demander cette conférence
et créons un creuset de réflexion. Pour tout contact, voudriez-vous contacter
KANLINTA Antoine, directeur de cabinet de Valentin AGON aux adresses
suivantes : téléphone : (229) 90903325 et par mail : info@agonvalentin.com
MES ENGAGEMENTS POUR LE DEVELOPPEMENT
Après
mon appel à la rupture, je vous prie de m’accompagner dans mes engagements
suivants :
1- API-BENIN
Pour
la promotion de APIPALU, faisons de APIPALU l’indication géographique du Bénin
et de l’Afrique. Quand on pense au Bénin, qu’on pense à APIPALU, la solution
africaine efficace pour traiter le paludisme qui décime chaque jour 3000
enfants moins de 5 ans en Afrique. Aidez-moi à promouvoir APIPALU partout en
Afrique (je ne demande pas d’aide financière). Veuillez visiter le site : www.apibenin.com
2- Afrique-Emergence
Afrique-Emergence
est pour la réflexion sur le développement du Bénin et de l’Afrique. En effet
Afrique-Emergence est mon cabinet d'expertise, d'analyse et d'action en
stratégie du développement, c’est là où je produis les réflexions et les
analyses contenues dans cette lettre et dans mon livre intitulé "Pourquoi
et comment constituer les Etats-Unis d’Afrique ? Pourquoi l’Afrique reste
en retard pour son développement ?" que vous pouvez télécharger
gratuitement sur le site : www.afrique-emergence.com
Faites connaître ce
livre et cette lettre à tout le monde.
3- Le BENIN
Industrialisé SA
Suite
à l’éclatement de l’affaire ICC, nous avons mis un terme à notre idée de
fondation pour mobiliser 1000 francs par mois et par volontaire, ce fonds
devrait financer le développement industriel du Bénin, mais le contexte n’y est
plus favorable. Cependant, fort de notre détermination et de notre résilience,
je propose la création d’une société anonyme d’un capital de cent millions FCFA
portant pour dénomination le Bénin industrialisé SA qui créera des entreprises
de transformations de nos ressources partout au Bénin. Informez-vous à ce sujet
sur mon site personnel : www.agonvalentin.fr
4- Le Collège
Universitaire de Création et d’Innovation (CUCI)
Dans
cette lettre, j’ai critiqué notre système éducatif qui produit des gens incapables
de créer et c’est pour tenter remédier à la situation que je propose d’
installer une université de bricolage où je réunirai des gens de métiers, des
ingénieurs, des docteurs, des étudiants et nous allons nous mettre à faire des
créations, à bricoler. C’est du bricolage qu’on devient expert. Cette
université travaillera en collaboration avec toutes les écoles et universités
au Bénin. Le cercle CRIADI-Afrique
(Cercle de Réflexion, d’Invention et d’Action pour le Développement
industriel de l’Afrique) dont je suis l’initiateur, sera le vivier des
chercheurs et inventeurs qui travailleront avec le CUCI. Pour plus
d’informations, consulter mon site personnel : www.agonvalentin.fr
5- Le Mouvement
Panafricain de la Politique du Développement (MPPD)
Faire
la politique autrement, apprendre à la génération montante la politique du
développement telle sera la mission de ce mouvement que nous lancerons dans les
jours à venir pour ramener les populations de la distraction de la politique
politicienne afin de les engager au développement du Bénin dans un contexte
panafricain. Nous éduquerons les populations au développement, au travail, à
l’ordre et à la discipline. Des collectivités locales jusqu’aux instances les
plus élevées du pouvoir, nous devons avoir une influence indéniable et
décisionnelle pour influencer positivement le développement du Bénin et de
l’Afrique. Pour plus d’informations, consulter mon site personnel : www.agonvalentin.fr
6- La Fondation le
Destin de l’Afrique
Je
préside cette fondation panafricaine pour encourager le patriotisme, l’unité,
l’indépendance, le développement et la souveraineté de l’Afrique. Nous
organiserons chaque année la semaine du développement et de la fierté africaine
(les 2, 3 et 4 novembre) au cours de laquelle des experts venus de toute
l’Afrique animeront des conférences sur le développement et la promotion des
valeurs du Bénin et de l’Afrique. Les créations des étudiants du Collège
Universitaire de Créations et d’Inventions seront exposées et félicitées. De
grandes personnalités seront au rendez-vous de la jeunesse, nous aurons les
fils et les filles des grandes âmes d’Afrique telles que Lumumba, Nkrumah,
Sankara, etc. La fondation donnera des prix pour encourager le développement du
Bénin et de l’Afrique. Et pour cela, avec l’appui de la promotion de APIPALU
par la société APIBENIN International Sarl, nous distribuerons 20 prix chaque
année, le 4 novembre ; chaque prix vaut 500 mille francs CFA. Distribuer
10 millions aux Béninois et Africains pour encourager, promouvoir les valeurs
locales, doper et engager les citoyens à compétir pour le développement, est
une grande fierté pour moi et mes collaborateurs à APIBENIN. Nous avons un jury
expérimenté composé des hommes et femmes de valeur. Les prix se présentent
comme suit :
1. Le Prix le Roi GBEHANZIN,
premier Prix du patriotisme (Il a lutté avec détermination et ténacité
contre l’esclavage systémique qu’est la colonisation, il s’est livré lui-même
et il a été déporté et décédé loin de la terre qu’il a défendu. Il reste le
GRAND PATRIOTE de référence nationale et
africaine). Le prix sera toujours remis par le Roi actuel sur le trône de
GBEHANZIN;
2. Le Prix le Roi Bio
Guerra, deuxième Prix du patriotisme (Il a lutté farouchement contre le
système colonial, il a été arrêté et décapité publiquement, il est UN GRAND
PATRIOTE inoubliable);
3. Le Prix le Roi Saka
Yérouma, troisième Prix du patriotisme (Il défendait notre terre commune
face aux colonisateurs jusqu’à mourir les armes à la main);
4. Le Prix le Roi TOFFA 1er,
prix du meilleur tolérant ou de la meilleure tolérante de l’année (Il reste le
monarque tolérant de notre pays).
5. Le Prix KWAME NKRUMAH,
prix de l’unité de l’Afrique (Il reste l’ardent défenseur de l’unité de
l’Afrique, son discours du 24 mai 1963 à Addis-Abeba qui a
transformé SANKARA reste vivifiant pour l’Afrique, discours téléchargeable sous
format audio et écrit sur le site www.afrique-emergence.com );
6. Le Prix Patrice
LUMUMBA, Prix de l’indépendance de l’Afrique (De vision holistique pour le
développement de l’Afrique, il reste le premier homme d’Etat sacrifié pour
l’indépendance de l’Afrique, le premier Africain immolé parce qu’il affirmait
simplement son indépendance);
7. Le Prix Le Roi GHEZO,
Prix du développement agricole (Il reste le Roi développeur de
l’agriculture de notre pays);
a.
Option : Production d’une filière
donnée
b.
Option : Meilleure nouvelle
plantation de palmeraie de l’année
c.
Option : Meilleur entretien de
palmeraie (existante) de l’année
10. Le Prix Thomas
SANKARA, Prix de développement industriel de l’Afrique (c’est lui qui a
dit : « produisons ce que nous consommons, consommons ce que nous
produisons » ;
11. Le Prix Nelson
MANDELA, Prix de la culture de la paix en Afrique ;
12. Le Prix
Monseigneur Isidore de SOUZA, Prix de la recherche et de la culture du
consensus au Bénin (Grâce à lui, la conférence nationale a été une
réussite au Bénin en 1990);
13. Le Prix spécial
API-BENIN, Prix de l’innovation de l’année au Bénin (santé, économie,
etc.) ;
14. Le Prix Albert
TEVOEDJRE, prix de la meilleure initiative de jeune entrepreneur de
l’année (Grâce à son intervention et à son soutien, notre initiative a
connu une grande ampleur);
15. Le Prix Honorat
AGUESSY, prix de la meilleure promotion des valeurs endogènes (Véritable
panafricaniste, il n’a qu’un souci : promouvoir les valeurs africaines
dans l’unité continentale) ;
16. Le Prix Jérôme
CARLOS, prix de la meilleure communication pour le développement de
l’année (Il reste la référence nationale en matière de la communication
pour apporter un profond changement pour le développement socioculturel) ;
17. Le Prix
Mansourou MOUDACHIROU, prix de la meilleure et utile recherche universitaire de
l’année (Il est l’universitaire sous lequel les premières études sur
APIPALU ont été faites) ;
18.
Le
prix l’Amazone de l’année, prix de la brave femme béninoise de l’année (qui
s’est distinguée par ses œuvres et son combat pour la liberté ou pour le
développement ou pour l’affirmation des femmes etc.) ;
19. Le prix le
meilleur politicien ou la meilleure politicienne du développement de
l’année ;
20. Le prix du
développement durable à attribuer à celui ou celle qui aura mieux respecté
ou mieux protégé l’environnement.
NB : Je vous prie de vous battre pour mériter
ces différents prix, je compte sur votre sens du patriotisme. Le montant n’est
que de 500 mille francs CFA par prix, mais la valeur qu’incarne chacun des prix
est inestimable.
Voulez-vous
m’accompagner dans l’une de mes initiatives ? Ecrivez-moi à
l’adresse : Valentin AGON, 10 BP 546, COTONOU-HOUEYIHO BENIN ou par le
mail : av@agonvalentin.fr ou appelez le numéro : 21320011 ou 90903325 ou
rendez-vous dans l’une des boutiques de APIBENIN et demandez à communiquer avec
KANLINTA Antoine, directeur de cabinet de
AGON Valentin à l’adresse mail : info@agonvalentin.info Pour plus d’informations consulter mon site
personnel : www.agonvalentin.fr


Chers
bien aimés frères et sœurs du Bénin et de l’Afrique, je vous ai transmis à
travers ces quelques lignes la substance du feu patriotique qui me dévore pour
mon pays, le Bénin et mon continent, l’Afrique, vous avez écouté mon cri de
cœur. Ce cri résonnera pendant les 50 ans que nous venons de commencer. Que ce
cri ne soit pas écouté seulement, mais
que nous le traduisions individuellement et collectivement en cri de guerre
contre le sous-développement du Bénin et de l’Afrique entière. Et je voudrais vous dire que j’aime
sincèrement notre pays et notre continent et vous devez aimer la patrie comme
moi pour qu’ensemble, nous sortions du sous-développement que nous et nos
enfants ainsi que nos générations
futures, ne méritons pas. Arrêtez-vous un petit instant et réfléchissez. Je
vous remercie. Retenez que je vous aime,
je combats pour chacun de vous.
Je suis très fier d’être Africain
et je voudrais dire toutes mes reconnaissances à l’égard de tous mes frères et
sœurs Africains en général et Béninois en particulier pour tout leur soutien de
diverses manières et l’accueil chaleureux que vous tous avez toujours réservé à
mes discours révolutionnaires.
Je dis MERCI aux autorités à
divers niveaux du Bénin et en particulier au gouvernement béninois avec en tête
le Président de la République pour tout
le soutien que j’ai reçu à tout moment à travers le Médiateur de la République,
les Ministres, les conseillers du Président et les fonctionnaires d’Etat à
divers niveaux. Grand MERCI !
Je dis MERCI à toutes les
institutions étatiques de mon pays, j’ai toujours eu un accueil chaleureux
partout, je suis fier de vous, mes frères et sœurs.
Je dis sincèrement MERCI à tous
les pharmaciens du Bénin et d’Afrique pour l’écoulement de API-PALU, MERCI à
tous les hommes et femme de santé du Bénin, MERCI particulier à la direction
des pharmacies, à l’ordre des médecin et au coordonnateur du programme national
de la pharmacopée.
Je dis MERCI à mes Héros les
Professeurs TEVOEDJRE, AGUESSSY, MOUDACHIROU et CARLOS.
Je dis MERCI à vous tous les
jeunes car vos messages, vos paroles, vos soutiens moraux, etc. m’encouragent à poursuivre mon combat pour le
développement. Soyez rassurés, je ne vous trahirai jamais, mon grand souci est
que vous soyez nombreux à s’engager dans les créations pour qu’ensemble nous
modifions le cours de notre histoire, nous n’avons qu’une seule vie sur cette
terre et si nous la gâchons, nous ne pourrons plus la rattraper. Nous vaincrons
le sous-développement, c’est sûr !
Je dis MERCI en particulier aux
acteurs du monde universitaire, je suis votre produit et comme on le dit c’est
à l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle, mon combat est de monnayer dans la
pratique toutes les richesses théoriques que vous vous sacrifiez à nous transmettre.
Je dis MERCI aux directions
générales des radios et télévisions du Bénin pour la franche et véritable
collaboration tissée avec les médias, je n’oublierai jamais mes amis journalistes qui sont en réalité mes
puissants collaborateurs. Merci particulier à OZIAS SOUNOUVOU, le professionnel
reporter de mes activités à travers le monde. Merci à l’ORTB pour l’avoir
toujours mis à ma disposition.
Je dis MERCI à vous tous de près
et de loin qui lisez mes écrits et qui écoutez mes discours, vous qui visitez
mes sites personnels et professionnels.
Je dis MERCI à toute mon équipe
qui ne fait que s’élargir et en particulier à mes collaborateurs à divers
niveaux, à mes secrétaires et mon aide de toutes les heures KANLINTA Antoine
avec qui je passe des nuits blanches au bureau.
MERCI à tous et à toutes, MERCI à
tous ceux dont nous n’avons pas pu citer les noms, je suis fier de vous.
Je vous prie de lire à la fin de
cette longue lettre mon grand rêve et mon poème.
SI
CHAQUE AFRICAIN PREND CONSCIENCE DE LA REALITE DE NOTRE SITUATION
DECRITE
DANS CE DOCUMENT ET S’ENGAGE MENTALEMENT ET PHYSIQUEMENT POUR LE CHANGEMENT
ET LE DEVELOPPEMENT,
L’AFRIQUE ENTIERE FERA EN UN MOIS LE PAS
QU’ELLE N’A JAMAIS PU FAIRE DEPUIS LES INDEPENDANCES EN MATIERE DE SON
EMERGENCE.
|
|
Vive le Bénin !
Vive
l’Afrique !
Vive
le développement de l’Afrique !
Patriotiquement votre
frère
Valentin AGON
Commandeur
de l’ordre national du Bénin.
Double
médailles d’or en Suisse et autres grandes distinctions.
E-mail : agon@agonvalentin.com
MON GRAND REVE
J’ai un rêve, un GRAND RÊVE, être témoin oculaire de
l’émergence de ce continent, devenant une seule nation, les Etats-Unis
d’Afrique.
Mon rêve est de vivre dans une Afrique qui ne sera
plus désignée par la pauvreté, la précarité, la misère, la mendicité, la
dépendance, l’attentisme, l’assistancialisme, l’africophagie, la préca-culture,
les guerres, les conflits, la division et les maux qui nous caractérisent
depuis toujours.
Mon rêve est de voir cette Afrique du Caire au
Johannesburg remplie de diverses
industries transformant et mettant en valeur les ressources africaines, créant
des valeurs ajoutées au point où nous offrirons du travail aux chômeurs
expatriés.
Mon rêve est de voir le désert de Sahara devenir vert,
fleurir en devenant un lieu de production des vivres et il n’existera plus cet
océan de sable effrayant et inutile. L’Afrique en est capable ! Africains,
nous en sommes capables !
Je
m’insulterais d’avoir de la bouse de vache
dans ma boîte crânienne, si en tant qu’expert en stratégie de
développement et surtout en tant que natif d’un continent aussi riche en ressources utiles pour son développement mais qui, par
ignorance, végète et nage dans une mer
de pauvreté dans laquelle se noie quotidiennement un grand nombre, je préfère
me taire comme le grand nombre sous prétexte d’avoir peur de qui je ne sais ou
de quoi je ne sais. Que l’Afrique
brise les chaînes de la peur. Prenons le risque pour être nous-mêmes. Sans une
audace à braver tous les obstacles, nous resterons toujours à la case de départ
pour notre progrès. Je persiste, j’assume avec toute mon énergie et je
signe toutes mes affirmations contenues
dans ce document qui n’est que le bout émergé de l’iceberg que constituent mes
réflexions concernant ma patrie les
Etats-Unis d’Afrique. Ceci est mon modeste apport pour la construction de notre
devenir politique, social, économique, culturel, etc. Il reste que l’Afrique
entière, avec ses fils de l’intérieur et de l’extérieur, avec la diaspora,
s’engage réellement pour tout mettre en œuvre pour atteindre notre ultime
et noble but: les Etats-Unis d’Afrique, notre prochain espace pour le
développement. Il nous faut de la détermination, de l’ambition, de l’audace, du
courage, du patriotisme, d’une forte volonté engagée pour vaincre tous les obstacles,
d’un mental fort, d’un esprit de sacrifice de soi et surtout de la foi en
nous-mêmes pour lancer et réussir le développement
socio-politico-économique et culturel de
notre très chère Afrique. Osons et répondons favorablement à cet appel à l’intelligence du devoir de l’audace d’être
nous-mêmes. Osons écrire la plus belle histoire de l’Afrique. OSONS !
Poème : Oh
Afrique notre patrie !
Afrique,
encore une fois tu as l’opportunité de t’affirmer ;
Ose t’affirmer !
Ose assumer ton destin !
Tu es unique bien que plurielle ;
Sois souveraine, pour être et ne
plus paraître ;
C’est ton destin, arrache-le et tu
prospèreras ;
Tes filles, tes fils du passé et du
présent n’aspirent qu’à cela ;
Cesse d’avoir
peur ;
Cesse d’être le
marchepied des autres ;
Cesse d’être nourrie
comme un bébé ;
Cesse de manger que
les plats des autres ;
Cesse d’agir par
procuration ;
Cesse de tendre la
main, tu dors sur des gisements de richesses vierges ;
Cesse de mendier car
tu as tout et tu ignores ;
Cesse de manger la
chair de tes fils et de boire leur sang par des guerres honteuses ;
Cesse d’être témoin
de l’errance de tes fils qui n’ont de maison que les camps de réfugiés ;
Cesse d’être l’otage
des autres ;
Cesse d’être l’otage
de toi-même, l’otage de quelques un de tes fils ;
Cesse d’être
ignorante car l’ignorance c’est ce qui te caractérise sur cette
planète,
où la lutte contre ce
phénomène est la seule issue de réussite ;
Cesse de ployer sous le poids de la
maladie, de la pauvreté, de la préca-culture, des divisions honteuses, des
abominations qui se commettent tous les jours ;
Cesse d’être une jungle où les plus
forts écrasent les plus faibles, où les
plus riches piétinent les plus
pauvres ;
Cesse d’être cette
forêt vierge où des pillages ont lieu tous les jours ;
Cesse d’être un
territoire de désespoir pour tes fils ;
Cesse d’assister à la
mort quotidienne de ta jeunesse aux portes de l’Occident ;
Réveilles-toi et sois toi-même ;
Sors du schéma du colonisateur ;
Établis ton identité et défends-la ;
C’est là notre commun destin,
l’Afrique !
Valentin AGON
(POURQUOI L’AFRIQUE RESTE EN RETARD POUR SON DEVELOPPEMENT)